Dans son rapport rendu public hier, l’Autorité de la concurrence affirme que son attention a été attirée par le prix des yaourts à la Réunion et plus généralement dans les trois autres DOM. Selon Bruno Lasserre, Président de la Haute Autorité rien ne justifie un écart de prix de 20 à 180% avec la Métropole sur un produit fabriqué localement…
La Haute autorité a effectué des relevés de prix dans l’île au premier trimestre 2009. Parmi les articles pointés : les yaourts. L’activité à la Réunion est sous le régime d’un « duopole », Danone et Yoplait se partageant le créneau. En Guyane, l’activité est placée sous un monopole.
L’Autorité de la concurrence déplore le fait qu’en dépit du caractère local de la production, des exonérations d’octroi de mer, des mesures d’exonération fiscale et des dégrèvements de charges sociales, les relevés de prix effectués par la DGCCRF font apparaître des écarts substantiels entre la métropole et ces DOM dans le cas des yaourts et autres desserts lactés, allant de 20 à 180 % selon les produits et les DOM étudiés.
Selon certains industriels, ces écarts de prix s’expliqueraient par les faibles volumes produits par rapport à la métropole.
Toutefois,l’examen des marges réalisées par l’un des producteurs locaux
laisse à penser qu’une diminution des prix ne remettrait pas en cause
la viabilité économique de cette activité, compte tenu du potentiel
de développement du marché.
D’une façon plus générale, s’il n’est donc pas exclu que la production locale (plutôt que le recours à des produits importés) contribue dans certains cas à faire diminuer les prix, la mission a également révélé que pour certaines catégories de produits, les producteurs locaux profitent davantage des obstacles aux importations (qu’il s’agisse de l’octroi de mer, du coût du fret ou des marges perçues par les intermédiaires) et de la forte concentration sur les marchés locaux pour accroître leurs prix qu’ils ne contribuent à dynamiser le jeu concurrentiel.