Les politiciens sont nombreux à s’être élevés contre l’arrêté de catastrophe naturelle décrété suite au passage de Bejisa, déplorant notamment qu’il ne concerne que 16 des 24 communes de l’île.
Samedi, l’arrêté de classement en catastrophe naturelle a été publié dans le Journal officiel. Il ne concerne que 16 des 24 communes de La Réunion ainsi que les dégâts causés par les inondations et les coulées de boues liées à Bejisa, oubliant notamment le vent.
Cette décision de l’Etat a provoqué la colère de nombreux élus qui demandent à ce que l’ensemble de l’île soient reconnue en état de catastrophe naturelle. Parmi eux, le président de la Région Réunion s’insurge : "Bejisa n’a épargné aucune partie de notre territoire, ni aucun de nos secteurs économiques, ni aucune de nos entreprises." La présidente du Conseil général, Nassimah Dindar ne mâche pas non plus ses mots : "Avec cet arrêté partiel, les Réunionnais sont à nouveau trompés par les promesses de ce gouvernement."
Du côté de Sainte-Rose, c’est sur le terrain, que la mairie souhaite montrer son mécontentement. Les élus organisent ce lundi une visite pour rendre compte des dégâts provoqués par le cyclone Bejisa sur l’agriculture dans cette commune qui ne figure pas dans la liste des territoires en état de catastrophe naturelle.
Dans le reste de l’Est, les dégâts sont nombreux, notamment pour la famille Gavrama à Saint-André qui a vu son toit s’envoler. Daniel Gonthier, maire de Bras Panon n’hésite pas lui à pointer du doigt le ministre des Outre-Mer : "il appartiendra au gouvernement et notamment au Ministre Lurel d’expliquer cette différenciation de traitement, d’expliquer cette position qui créée ’deux poids, deux mesures’ ".
De son côté, Paulet Payet, maire du Tampon, discute le contenu de l’arrêté :"je déplore la décision du gouvernement socialiste d’inclure dans son arrêté de catastrophe naturelle uniquement les dégâts causés par les inondations et les coulées de boue."
"Cela est d’autant plus incompréhensible et scandaleux que le ministre a pu se rendre compte personnellement, lors de sa visite au Tampon le samedi 4 janvier que l’essentiel des dégâts causés aux exploitations agricoles est dû essentiellement au vent, avec des pertes souvent proches de cent pour cent", ajoute l’élu.
Pour rappel, afin d’intégrer les dégâts causés par le vent soit pris en compte dans l’arrêté de catastrophe naturelle, la vitesse moyenne des vents doit s’établir au-delà de 145 km/h et les rafales les plus fortes doivent avoir dépassé les 215 km/h.