Deux jours après l’annulation par la Cour administrative d’Appel de Bordeaux de la décision de la préfecture de valider le schéma des carrières, le collectif "Touch Pa Nout Roche" et la ville de Saint-Leu se réjouissent de cette décision. En revanche, c’est le flou et l’inquiètude qui règnent du côté des acteurs du BTP.
La décision de la préfecture de valider la mise à jour du schéma départemental des carrières a été annulée par la Cour administrative d’Appel de Bordeaux ce 29 mai.
La mise à jour proposée en 2014 voyait l’ajout de 4 nouvelles carrières pour répondre aux besoins du chantier de la Nouvelle Route du Littoral.
Elodie Marais, porte-parole du collectif explique : "On a eu raison de se battre car un juge nous a donné raison. Il ne faut pas toucher aux sites de La Réunion et particulièrement à l’environnement de La Réunion."
Satisfaction également du côté de la mairie de Saint-Leu. À travers son avocat, la commune a adressé un courrier au préfet, lui demandant l’abrogation de l’arrêté du 31 juillet 2017 qualifiant de Projet d’intérêt général (Pig) l’ouverture et l’exploitation de la carrière de Bois Blanc.
"Un projet juridiquement irréalisable ne peut répondre à un intérêt général ni, a fortiori, satisfaire à la condition d’utilité publique", précise le courrier.
Bernard Siriex, président de la Fédération réunionnaise du BTP (FRBTP) ne cache pas son étonnement suite à cette décision de la Cour administrative d’Appel de Bordeaux.
"Nous sommes un peu surpris que cette décision arrive maintenant, que l’on remette en cause la fin du chantier de la Nouvelle route du Littoral, en particulier sur les gros blocs dont nous avons besoin pour la partie 5-2 de la digue."
Le président de la FRBTP d’indiquer d’autres alternatives possibles. "Il y a une décision à prendre sur le curage de certaines rivières. Pas un curage sauvage mais adapté pour recentraliser le lit des rivières."
Bernard Siriex affirme que les autres chantiers de l’île ne sont pas impactés. "99 % voire 100 % des matériaux utilisés dans les bétons ou chantiers autres que pour la NRL sont des matériaux alluvionnaires."
Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR-BTP, met en avant le chômage technique de plusieurs salariés.
"Notre première pensée c’est notre inquiétude pour les salariés sur les chantiers. Un certain nombre de personnes vont déjà s’arrêter entre 6 et 8 mois du fait qu’il n’y a pas de carrière. Quoi qu’il en soit, le chantier est démarré, il faut qu’il finisse."
"Un pourvoi en cassation n’est pas à exclure, ni même une nouvelle modification du schéma départemental des carrières" assure le préfet de La Réunion.