Après deux ans d’instruction, l’affaire des photos volées de Valérie Bègue devrait prendre fin aujourd’hui via la décision du tribunal correctionnel de Saint Denis.
Poursuivis dans le cadre de ce procès : Frédérik Banor, ancien webmaster de Pardon, Gérard Ponson, le Directeur de publication du magazine Entrevue et Franck Rousseau, l’un des pigistes du magazine devraient être fixés sur leur sort ce mardi 16 novembre.
Au terme de débats animés lors du procès qui s’est déroulé mardi 19 octobre, le Tribunal Correctionnel a décidé de renvoyer son délibéré au 16 novembre. Pour Valérie Bègue, l’issue de ce procès est particulièrement attendue. Cette histoire a indéniablement terni le sacre de Miss France 2008 et la jeune et belle ambassadrice de la Réunion demande réparations.
Lors de l’audience qui s’est déroulée le mois dernier au Palais de justice de Champ Fleuri, l’avocat de l’ancienne Miss France - maître Ikbal Akhoun - a plaidé la violation de l’intimité de sa cliente. Mais l’avocat de Valérie Bègue n’a pas su convaincre le jury qui a décidé de retenir uniquement les chefs de vol et de contrefaçon.
Quant au second acteur principal de ce feuilleton, le webmaster Frédérik Banor - jeune photographe poursuivi pour avoir volé et vendu les fameux clichés de Valérie Bègue au magazine Entrevue - , ce dernier a de nouveau exprimé ses regrets à la barre le 19 octobre dernier.
Pour rappel : cette affaire très complexe a nécessité une commission rogatoire, des gendarmes de la brigade de recherches se sont donc rendus en métropole. L’affaire a commencé quelques jours à peine après l’élection de la belle réunionnaise Valérie Bègue élue Miss France 2008. Un pigiste de magazine Entrevue est arrivé sur le département trois jours après le couronnement de la jeune femme originaire de Saint Leu. Le but de son déplacement était clair : retrouver la trace de photos compromettantes pour l’ambassadrice de la Réunion.
Le 21 décembre 2007 restera graver à jamais dans la mémoire de Valérie Bègue : quelques jours après son couronnement en tant que Miss France 2008, le magazine Entrevue a publié quatre photos de la jeune femme. Suggestives mais à caractère privé, ces photographies ont provoqué un véritable emballement médiatique.
La réponse de Valérie Bègue ne s’est pas faite attendre. Son avocat a attaqué en référé le magazine Entrevue, le procès en question a été gagné. Etant certain que les photos avaient été volées, Maître Akhoun a également déposé une plainte au Procureur de la République. La Brigade de recherches de Saint Denis n’a pas tardé à retrouver les principaux protagonistes de cette affaire. Frédéric Banor a dérobé les clichés dans un ordinateur, le journaliste d’Entrevue qui s’est rendu sur le département pour négocier le tarif des clichés en question est également mis en cause, tout comme le magazine Entrevue.
Pour Maître Ikbal Akhoun, sa cliente a été violée dans son intimité. Lors du procès, l’avocat a donc demandé 150 000 euros de dommages et intérêts.
Du côté de Maître Maubert qui représentait l’auteur des photos , le photographe Stéphane Ducandas, c’est la somme de 100 000 euros qui a été demandée. Mais ces deux demandes ont été sévèrement critiquées par les avocats de la défense qui ont rappelé qu’une victime de viol obtenait en général des dommages et intérêts à hauteur de 50 000 euros, et que par conséquent demander une telle somme était un geste indécent.
Frédérik Banor qui doit répondre du chef d’inculpation de vol, et le Directeur du magazine Entrevue jugé pour contrefaçon seront fixés sur leur sort aujourd’hui, tout comme le pigiste du magazine Entrevue qui a acheté les clichés qui sont au coeur de cette affaire.