Une semaine après la décision du tribunal administratif de suspendre les autorisation d’occupation temporaires délivrées aux établissements de la plage à l’Hermitage, les salariés s’expriment pour la première fois. Ils affirment être victime d’un combat politique.
Ils sont une dizaine à s’être réunis pour faire entendre leur voix. Celle des salariés des six restaurants menacés de fermeture, soit presque 110 personnes dont la majorité est en CDI.
Leur volonté première est de sauver leur emploi. Prisca, chef de rang du restaurant "La Bobine" explique : "On a tous des crédits, on est en CDI. Qui dit CDI, dit se faire plaisir, prendre des crédits maison, voiture. Maintenant on a peur, peur de se retrouver au chômage."
Elle ajoute : "Oui on voulait nous faire fermer mais derrière il faut avoir un emploi."
Les salariés des restaurants de l’Hermitage sont très affectés par ce qu’ils ont pu lire ou entendre au cours de cette semaine. Ils ont donc décidé de sortir du silence pour faire entendre leur vérité ainsi que laver leur honneur qu’ils considèrent sali.
Sandrine Encislai, directrice de salle du restaurant "La Bobine", raconte : "On n’est pas là pour être jetés à la poubelle ou en pâture à n’importe qui et n’importe comment. On a des droits, un droit de parole. On est d’accord avec ce qui se passe aujourd’hui."
Selon la directrice de salle, il faut effectivement trouver des solutions de recul et "donner crédit à ces autorités qu’il y a des dizaines d’années nous ont autorisé à reculer". Elle demande pour ceux qui ont donné leur accord au départ pour ce recul ont finalement décidé de se rétracter.
C’est bien Karl Bellon qui est dans leur viseur. Aucun ne croit possible que la centaine de salariés puisse retrouver un emploi et encore moins, un emploi dans de telles conditions.
Christelle, hôtesse d’accueil au restaurant "La Bobine", confie : "Nous on a une pointeuse donc on pointe et les heures supplémentaires sont payées. On a deux jours de repos consécutif. On est dans un bon cadre."
"J’adore l’Ouest, j’aime l’Ouest. Je ne me vois pas repartir, redéménager. Quitte à partir de l’Ouest, autant partir de La Réunion", raconte Alexandre, cuisinier.
Tous continue pour l’instant de travailler sans penser une seule seconde que tout pourrait s’arrêter du jour au lendemain.