Le docteur Patrick Tron du syndicat des psychiatres de l’EPSMR est l’invité du JT d’Antenne Réunion.
Le 31 décembre 2017, un patient de l’EPSMR est retrouvé décédé au sein de l’établissement. Le docteur Patrick Tron a interpellé l’Agence Régionale de Santé sur cette macabre découverte et propose trois mesures d’urgence.
Le docteur Patrick Tron affirme : "Dans l’état actuelle de nos investigations à titre du syndicat, et qui ont permis une alerte sanitaire et une réponse immédiate de l’ARS dans les 24h, les personnels soignants ne sont pas mis en cause."
Pour lui, "ce patient avait la consigne extrêmement précise d’être dans un pavillon fermé et sortir dans le parc de l’hôpital uniquement accompagné du personnel."
Le docteur Patrick Tron dénonce une "désorganisation complète du management-proximité." Selon lui, "depuis le mois de mars, les unités fonctionnelles considérées comme des structures internes du pôle ont été supprimés. Le pavillon en question n’est plus considéré comme une unité d’organisation. Et ça change tout."
Pour lui, cette "désorganisation pavillonnaire a entraîné une organisation non écrite d’ailleurs, qui est celle d’un émi pavillon ouvert et d’un émi pavillon fermé dans un même pavillon. Vous pouvez imaginer la complexité du personnel soignant notamment quand les patients sont trop nombreux."
Pour le docteur Patrick Tron, les patients sont trop nombreux : "depuis deux ans, nous dénonçons cette situation avec force au niveau syndical. Il y a entre 26 et 29 patients par pavillon à qui il faut afire les soins, donner les médicaments, des multitudes de tâches à réaliser." Cette surcharge de patient est doublée d’une absence de personnels. Pour Patrick Tron, "il y a un fait incontournable c’est l’absence de remplacement du personnel qui est en surcharge de travail."
Patrick Tron propose trois mesures à mettre en place en urgence. Selon lui, "la responsabilité de l’établissement est indéniable et nous sommes tellement concernés que nous proposons dès aujourd’hui des mesures correctives pour permettre de prévenir un nouvel événement grave parce que les conditions sont aujourd’hui toujours réunies, ça n’a pas changé."
Les trois mesures à mettre en place pour le docteur Patrick Tron sont "la remise en place d’une organisation de proximité de chaque pavillon par des unités fonctionnelles. Nous demandons aussi de retrouver notre capacité en lits et places de l’établissement qu’on avait il y a quelques mois. Nous demandons que les personnels soignants soient remplacés immédiatement."