Il y a une trentaine de pupilles de la nation à La Réunion. Parmi eux, Marie-Claire, 64 ans. Elle a perdu son papa lors de la guerre d’Indochine, en 1954. Elle n’avait que quelques mois.
Des documents militaires jaunis par le temps. Ce sont les seules traces encore visibles du père de Marie-Claire. Le brigadier-chef est mort au combat en 1954, pendant la guerre d’Indochine. Sa fille est devenue orpheline de père à l’âge de 5 mois.
"C’est un héros, c’est un combattant, un soldat, c’est un grand homme pour moi. J’étais malheureuse parce qu’il n’était pas là. Mais pour ma vie, ma survie, mon éducation, pour vivre, avec la pension que mes parents touchaient, j’avais tout ce qu’il me fallait", explique Marie-Claire Athènes-Lahisafy.
À 11 ans, Marie-Claire apprend qu’elle est pupille de la Nation suite au décès de son père mort pour la France. Élevée par sa mère et ses grand-parents, la Saint-Pauloise n’était pas une petite fille comme les autres.
Interview de Thierry Pincemaille, directeur départemental de l’Onac
"Ma maîtresse m’a expliqué que moi je n’avais pas de père. C’est ton grand-père qui est ton tuteur. Lorsque j’ai demandé à ma grand-mère, c’est là qu’elle m’a expliqué que mon papa n’est plus, il est mort pendant la guerre. Que ma maman est toujours ma maman, et que mon grand-père est devenu mon tuteur."
La maman de Marie-Claire a touché une pension de la part de l’État, jusqu’à la majorité de sa fille. À 64 ans, Marie-Claire conserve toujours sa carte attestant son statut de pupille de la Nation. À La Réunion, une trentaine d’orphelins ont aussi été adoptés par l’État.