Adekalom est un nom qui résonne pour beaucoup de Réunionnais, devenu une chanson, symbole de resistance. Et pourtant, l’histoire se répète .. À l’Étang-Salé, les Adekalom sont une nouvelle fois sous le coup d’une expulsion, cette fois a cause d’un projet d’extension du Golf et l’implantation d’un hôtel 5 étoiles sur le terrain qu’ils occupent. Leur bail arrivant à son terme, les autorités leur ont signifié qu’il ne sera pas renouvelé. Dans ce combat, la députée Huguette Bello leur apporte son soutien.
"Que va-t-on devenir ?" Une question que se posent Nicolas Adekalom et son cousin Sully Lauret, propriétaires de 80 boeufs, sur une surface de 15 hectares dans la forêt de l’Étang-Salé. Ils craignent la disparition d’une transmission de culture, perpétrée de génération en génération, avec l’implantation de cet hôtel 5 étoiles.
"Nou la gardé nout passé, nout coutume. C’est une identité créole ki efface, par rapport au mode de vie que nou néna avec un élevage authentique. Aujourd’hui, nou lé dans une phase d’effacement de l’identité créole. Nou la pass l’esclavage, la colonisation, la départementalisation et l’européanité. Zordi nou la besoin un repère, et ce repère c’est nous. Lé un menace pour nou de pi être présent dan’ la forêt", met en avant Nicolas Adekalom.
Le bail qui leur permettait d’exploiter leurs terres avec l’Office national des forêts (ONF) se termine cette année. La gérance étant reprise par le Conseil départemental, ils n’ont pas le droit de poursuivre leurs activités. Ils veulent aujourd’hui pouvoir intégrer le projet et obtiennent le soutien de la députée Huguette Bello.
"Ce que je tiens à dénoncer c’est la non concertation entre le Département et les occupants historiques de la forêt sèche de l’Étang-Salé. Il faudrait aussi qu’il y ait une évaluation de la valeur naturelle, du patrimoine écologique et florale de la forêt de l’Étang-Salé, qui est absolument nécessaire."
Souhaitant garder un lien avec la nature, tout en préservant la flore et la faune qui la composent, ils veulent engager une discussion avec le porteur du projet, afin de trouver une solution.
Pour la société qui porte le projet, il s’agirait d’un manque de communication. Un flou lié aux études encore encore cours.
"Bien évidemment, les inquiétudes peuvent exister. Des solutions sont en cours d’étude pour pouvoir laisser la famille Adekalom faire l’élevage de boeufs moka sur le site, là-dessus il n’y a aucun problème", réagit Mario Le Chat, de la société Cirano Tourisme Loisirs.