Le député Thierry Robert a lancé un appel aux Réunionnais via Facebook en pointant du doigt un journaliste du Journal de l’Ile, publiant également la photo du journaliste expliquant qu’il est malade, atteint de "Mal o ki", "jalousie" en créole. A l’origine de cette affaire : un article portant sur la nouvelle voiture du député mais ce dernier insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un véhicule de fonction en tant que parlementaire.
Depuis le jeudi 16 novembre, les 35 000 amis Facebook du député Thierry Robert ont accès à une publication qui vise un journaliste du Journal de l’Ile.
La photo du journaliste est accompagnée d’un texte expliquant qu’il est "atteint d’une grave maladie appelée en Kréol MAL O KI".
Contacté ce vendredi matin, Jean-Philippe Lutton -le journaliste visé par cette publication- annonce qu’il compte déposer plainte. "Qu’il y ait parfois des relations tendues entre les journalistes et les élus, c’est tout à fait normal. Mais que l’on en arrive à cette extrémité, on dépasse les bornes... Il ne m’a même pas appelé, on aurait pu en parler, il pouvait faire un communiqué... Il avait beaucoup d’autres moyens de communication. Il choisit, à mon avis, celle qui lui permet d’avoir un écran de fumée aux yeux de ses militants".
Le point de départ de cette affaire est un article publié jeudi 16 novembre dans les colonnes du Journal de l’Ile (JIR) concernant la nouvelle voiture de Thierry Robert, l’ancien maire de Saint-Leu. La plaque d’immatriculation apparaît sur la photo et le député est clair sur un point, il ne s’agit pas d’un véhicule de service en tant que député. La voiture en question est selon lui, "un véhicule de fonction en tant que directeur de société".
Contacté, Thierry Robert s’explique par téléphone. Il indique avoir répondu à "une attaque politique du Journal de l’Ile" et il souligne également qu’il assume ce genre de procédé. Le député estime que l’article du journaliste comporte des erreurs qui visent à le dénigrer.
Selon l’avocat maître Chicaud, la méthode utilisée par le député est répréhensible. "A première vue, je pense que c’est plus une injure qu’une diffamation. Et la différence, elle est très simple. Pour la diffamation, il faut que les mots et que les termes soient attentatoires à l’honneur, à la probité et à la considération de la personne et surtout que l’on soit en mesure d’apporter la preuve contraire des propos. Alors que pour l’injure, quand vous dites à quelqu’un que c’est un imbécile, il est difficile de prouver le contraire".
Dans ce type d’affaire, la peine encourue est en général une amende.