Dans l’exploitation de la Famille Mussard à Bras-Panon, la coupe de la canne se fait de père en fils. Quelques jours avant le début de la canne, ils ont effectué une coupe pour permettre d’effectuer les tests de démarrage à l’usine de Bois Rouge.
"Tout nos cannes nou coup manuellement, parce que la terre lé trop tendre, et à la main lé meilleur", explique Fredo.
Dans la famille Mussard, on cultive le savoir-faire à l’ancienne. La canne est choyée. Dans l’exploitation, trois générations sont à pied d’oeuvre. Fredo, à la retraite, donne un coup de main. "La canne c’est nout l’avenir à La Réunion. Mi pense bien que i fodré pas que li fini. Nou voudrait toujour travailler avec ça."
"Une fierté de reprendre la relève"
Rudy a repris l’exploitation familiale ; c’est sa première campagne. "C’est une fierté de reprendre la relève, et surtout ne pas larguer la canne à sucre."
Mathis, aspirant planteur, accompagne Fredo sur le tracteur. "Je suis toujours dans les cannes, et depuis que je suis habitué, j’ai envie de faire toujours ça."
"Nous la coup un peu pour chauffe l’usine Bois Rouge"
La campagne officielle commence le lundi 17 juillet. Mais la famille Mussard a déjà commencé la coupe aujourd’hui. Leurs cannes serviront à faire les tests de reprise à l’usine de Bois Rouge.
"Là nous la coup un peu pou amène à Bois Rouge. C’est normalement lundi i commence, mais là c’est pour chauffe l’usine" explique Fredo.
La campagne sucrière aura donc 15 jours de retard à cause de la mobilisation des planteurs ces dernières semaines. Pour Rudy, pas de stress, le jeu en valait la chandelle.
"On n’a pas eu ce qu’on voulait mais c’est un plus"
"Je pense qu’à la fin de l’année, ces 15 jours en plus, ça va raler un peu en décembre. On n’a pas gagné ce qu’on a demandé mais un petit surplus c’est bien."
À la retraite, Fredo a un peu plus de recul sur ce conflit. "Y batay batay un peu mais lété pas trop fort le prix. Nou la pas gagné 6 euros comme demandé."
"Fils d’agriculteur je me suis tourné vers la filière canne"
Si de nombreuses questions se posent quant à l’avenir de la canne, la filière attire toujours autant. Comme Cédric Phocion, en stage dans l’exploitation des Mussard. "J’étais dans les métiers de bouche, mais pour me reconvertir à quelque chose qui me tenais à coeur, car je suis fils d’agriculteur, je me suis tourné vers la filière canne."