Les trois syndicats des planteurs de canne ont voté pour la fin du conflit. Mais des agriculture déplorent la tournure des événements. Les propositions finales de Tereos (autour de 3 euros) n’atteignent pas les 6 euros demandés depuis le début du mouvement de colère.
Le conflit autour de la convention canne est sur le point de s’achever. Les trois syndicats principaux, la CGPER (Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion), la FDSEA (Fédération départementale des syndicats des exploitations agricoles) et les Jeunes Agriculteurs 974 ont voté l’accord sur les ultimes propositions.
Dans le détail : la hausse du prix de la tonne de canne s’élèverait à hauteur de 2,60 euros. Mais il faut également ajouter les 88 centimes d’euros d’intéressement ainsi que 40 centimes d’aide à la production pour les planteurs.
La convention canne est rédigée ce mardi après-midi au siège de la commission paritaire de la canne et du sucre.
Des voix dissidentes
Les planteurs se sont retrouvés sur deux lieux emblématiques de la crise canne qui a duré plusieurs mois.
La CGPER était rassemblée à l’usine du Gol à Saint-Louis et la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs 974 étaient à l’usine de Bois-Rouge à Saint-André.
Tous ont voté en majorité pour la résolution du conflit. Certains ont choisi d’accepter les conditions par dépit car il leur a été expliqué qu’aucune avancée supplémentaire est à espérer. D’autres déplorent cette issue à la mobilisation.
Les agriculteurs s’expriment
Jean-François Sababady, président du mouvement des paysans solidaires de La Réunion : "Je suis très en colère. Je ne le suis pas encore assez. J’attendais cette révolte depuis 10 ans. On a déroulé le tapis pour Tereos en 2007. On a créé le CPSC, un centre de soins palliatifs de la canne à sucre. 2,60 euros, voire 3 euros : à partir de lundi, s’ils sont prêts à couper de la canne, c’est 1 euro pour les coupeurs. Il reste 1,60 euro : la hausse du carburant entre 11 et 15 centimes. On demande l’indexation du prix de base sur le coût d’inflation de la canne. J’attends toujours que les 2 900 planteurs se réveillent. Il faut franchir l’étape de la révolte contre Tereos."
Une personne présente à l’Usine de Bois Rouge déclare : "Que fait le préfet ? C’est lui qui doit signer et aider les pauvres malheureux. Donne aux planteurs leur salaire !"
Un agriculteur qui a voté pour l’accord explique : "J’étais à l’initiative de la mobilisation pour aller à la préfecture. On s’est rendu compte que Tereos est un mur très solide. Que l’Etat n’arrive pas à faire plier Tereos. On peut continuer le combat mais on n’aura pas les 6 euros qu’on a demandé. C’est bien beau d’entrer dans une grève mais on doit aussi savoir s’en retirer."