Ils étaient 45 pénitents hier soir à marcher sur le feu. Plusieurs milliers de personnes étaient présentes au temple de la famille Canabady à Saint-Pierre. C’est un moment important pour les Tamouls et en même temps traditionnel pour le temple. La marche sur le feu a lieu chaque année, juste avant le début de la campagne sucrière.
Cette marche sur le feu est l’une des dernières à être située encore sur l’exploitation elle-même. Les pénitents effectuent cette marche pour remercier les Dieux mais aussi pour demander des bénédictions, et surtout pour que la campagne sucrière soit bonne.
Au total, 45 pénitents se sont élancés sur ce tapis de braise ardente.
La tradition veut que les pénitents soient pieds nus pour marquer l’empreinte de leur foi. Les tamouls entendent se purifier et faire des promesses, tout en demandant des grâces notamment à l’aube de la campagne sucrière.
Les pénitents déclarent :
"Nous avons fait une promesse, pour la santé, pour le courage, pour le travail, pour tout. Avec la campagne sucrière, c’est très important."
"Nous avons demandé à Dieu la bénédiction, la grâce et la foi. Ça s’est bien passé avec le coeur et le courage. Merci !"
"Il faut bien prier avec le Dieu tamoul pour pouvoir bien commencer la coupe."
Lors de la procession, les femmes de plusieurs générations, se couchent ensuite autour du feu. C’est un moment qui intervient après 18 jours de carême.
Leurs proches, leurs amis, mais aussi des familles réunionnaises, et autres touristes, sont présents autour de ceux qui marchent sur le feu. Les touristes viennent nombreux car l’histoire de ce temple, et la pratique de cet acte religieux intéressent beaucoup.
"Ici c’est une grande propriété, qui date de l’époque de l’engagisme au XIXe siècle. C’est tout à fait normal, après tout ce temps que les descendants des engagés puissent perpétuer la tradition."
"C’est beaucoup de respect pour toute cette foi, et le fait qu’on puisse avoir le droit de venir aussi proche. Je trouve ça très bien, c’est une forme de tolérance et d’accueil", affirment les spectateurs.
Sanday Vaïcondom est le fils du prêtre, il fréquente ce temple depuis son plus jeune âge. Les tamouls célèbrent cette fête chaque année, généralement peu avant le début de la coupe.
"Peut-être que ça va ouvrir le chemin, si on donne à Dieu ce qu’il faut, peut-être qu’on aura ce qu’on veut", confie Sanday Vaïcondom, fils du prêtre du temple de Mon Caprice.
Ce temple de la famille Canabady est l’un des derniers de l’île à être situé sur l’exploitation agricole familiale.