Les tracteurs sont toujours garés devant la préfecture ce dimanche dans le cadre des manifestations liées à la négociation de la convention canne.
Les agriculteurs en colère qui continuent leur mouvement de contestation démarré ce mercredi sont toujours mobilisés devant la préfecture de La Réunion à Saint-Denis.
Aucune action de force a été lancée ce week-end. Des animations étaient organisées par les agriculteurs : démonstration du traitement de la canne, atelier de présentation de la conduite d’un tracteur.
"C’est une journée importante parce que depuis mercredi, on est mobilisé devant la préfecture. Avec le week-end, on a besoin de revoir sa famille, ça aurait pu casser le mouvement. Il fallait passer ces deux jours pour jeter les dernières forces dans la bataille pour essayer de faire plier l’industriel", explique Bruno Robert, président du syndicat des Jeunes Agriculteurs 974.
Des nouvelles perturbations lundi ?
Les agriculteurs se réunissent demain pour évoquer l’évolution des négociations avec les industriels. C’est après la présentation des éventuelles avancées obtenues ou non que les manifestants décideront de durcir à nouveau le mouvement ou de rentrer chez eux.
Les tracteurs ont été utilisés vendredi pour mettre en place des blocages à l’entrée Ouest de Saint-Denis, ce qui a provoqué des perturbations de la circulation.
"Nous avons mandaté le co-président de la commission paritaire interprofessionnel de la canne et du sucre pour porter les revendications de tous les planteurs aux industriels. On va avoir une réunion entre syndicats lundi pour faire un bilan de l’état des négociations", détaille Bruno Robert avant d’ajouter, "selon s’il y a satisfaction ou pas, on verra comment envisager la suite. On ne quitte pas la préfecture tant qu’il n’y a pas de résultat qui nous satisfait."
Manifester à quel prix ?
Bruno Robert, président du syndicat des Jeunes Agriculteurs 974, explique que la mobilisation des agriculteurs leur coûte : "Il y a des conséquences financières. On est dans une période très difficile au niveau de la trésorerie. Si on avait livré des cannes la semaine dernière, on aurait eu une avance pour pouvoir vivre cette semaine. La base a clairement fait savoir qu’elle préfère se serrer la ceinture pendant une, deux, trois ou quatre semaines, mais qu’on ait plus de confort pendant ces quatre prochaines années et qu’on ait un accord qui nous permette de vivre dignement du métier de planteur de cannes."