Les scientifiques de l’observatoire du volcan ont décidé de faire un tour d’horizon des capteurs situés sur plusieurs sites autour du Piton de la Fournaise. Ils ont mené cette opération après avoir relevé une certaine activité sismique la semaine dernière.
Le Piton de la Fournaise s’est réveillé brièvement dans le courant de la semaine dernière mais semble déjà se rendormir.
Les cratères ne montrent aucun signe de vie, aucune coulée de lave ou fumée ne semblent perturber le paysage. Mais les scientifiques ont décidé de tout de même rester attentifs à l’activité.
Ils ont décollé par hélicoptère ce matin pour passer en revue les capteurs placés sur différents sites autour du volcan.
Christopher Brunet, ingénieur en instrumentation à l’observatoire du volcan, explique : "Ça s’est bien calmé. On est passé de 2,5 séismes par heure à 0,33 actuellement." La sismicité a baissé mais les scientifiques restent vigilants : "On n’exclut pas une reprise qui peut être assez rapide."
Les scientifiques surveillent l’activité volcanique en temps réel. Ils se basent sur les données enregistrées par les capteurs dans les 70 stations d’observation. Certaines d’entre elles ne sont d’ailleurs accessibles qu’en hélicoptère.
100 capteurs sont répartis sur les différentes stations. La moitié de ces outils analysent l’activité sismique du volcan.
"Après on a des capteurs de déformation de style GPS. Des capteurs d’inclinométrie qui mesurent les variations de pente du volcan. Des capteurs d’extensiométrie qui permettent de mesurer des ouvertures de fissures. Et, finalement, des capteurs de géochimie qui mesurent les émanations de gaz."
Certaines réparations étaient à effectuer sur quelques capteurs. C’est pourquoi plusieurs équipes de scientifiques de l’observatoire se sont déplacées, tôt ce matin, pour les réaliser.
Dans une station située sur le flanc Est du Piton de la Fournaise, à environ 1 000 mètres d’altitude, les scientifiques remplacent la batterie déchargée d’un capteur. Une pièce neuve qui sera alimentée en énergie par un panneau solaire.
L’ingénieur précise : "Avec le mauvais temps depuis 15 jours environ, la batterie s’est déchargée mais elle n’a pas pu se recharger avec le panneau solaire. Étant donné l’activité en ce moment on a préféré assurer le coup et venir la changer." Batterie grâce à laquelle le capteur bénéficiera de 10 jours d’autonomie au cas où il n’y aurait toujours pas de soleil.
Christopher Brunet a aussi effectué la mesure du taux de CO2 sous terre et dans l’air. Et ce matin, la quantité de dioxyde de carbone était stable. Le Piton de la Fournaise ne semblerait donc pas prêt à nous offrir un spectacle dans les prochains jours.
4 autres scientifiques ont été déposés par hélicoptère sur des stations pour faire des relevés et de la maintenance. Le mauvais temps a contraint le pilote d’hélicoptère à finir sa rotation plus tôt. Les experts restants ont donc dû rentrer à pieds.