Dénonçant l’importation massive mettant en péril la filière avicole réunionnaise, les producteurs péi demandent une réunion d’urgence avec l’ensemble des acteurs concernés, pour que des dispositions soient prises rapidement.
"Nous, éleveurs de volailles, sommes présents aujourd’hui pour dire STOP à cette machine infernale qui nous tue à petit feu.
Nous accusons les importateurs, les représentants locaux de l’Etat, la grande distribution, les collectivités locales et même nos coopératives de mettre en péril nos exploitations".
Ce cri du coeur, les éleveurs de volailles péi l’ont poussé aujourd’hui, en présence de la députée de la 2e circonscription Huguette Bello.
Ils dénoncent la mise en péril de leur filière face à une importation (70 importateurs selon les éleveurs péi) qui a triplé en 20 ans : de 7 000 tonnes importées en 1994, elle a atteint les 21 000 tonnes l’année dernière.
Sur la même période, la production locale est passée de 6 000 tonnes à 13 000 tonnes.
Huguette Bello, députée de la 2e circonscription, de rappeler que l’article 64 de la loi n° 2017-256 du 28 février 2017 adopté par le gouvernement, précise que dans les Outre-mer, lorsque les produits alimentaires sont proposés à des prix inférieurs à ceux produits localement, "la conclusion d’un accord entre les acteurs de l’importation et de la distribution, d’une part, et ceux de la production et de la transformation locales, d’autre part, peut être rendue obligatoire par le représentant de l’Etat", en l’occurrence le préfet Dominique Sorain pour La Réunion.
Les éleveurs de volaille souhaitent une plus grande implication des collectivités locales, des coopératives, et des acteurs de la grande distribution.
C’est la raison pour laquelle les éleveurs demandent que le préfet organise "une réunion d’urgence afin de faire diminuer le plus rapidement possible les importations", explique Benjamin Elma, éleveur à Sainte-Rose.
La députée de rappeler la circulaire du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll du 3 février, sur la reconnaissance des projets alimentaires territoriaux, qui “ont l’ambition de fédérer les différents acteurs d’un territoire autour de la problématique centrale de l’alimentation, contribuant ainsi à la prise en compte de ses dimensions sociales, environnementales, économiques et de santé.