À La Saline-les-Hauts, une famille sans toit. En proie a des difficultés financières, ils n’ont pas payé le loyer le mois dernier. Le propriétaire de la case a tout simplement retiré les tôles qui servaient de toit.
Sous des trombes d’eau, une maison sans toit à La Saline-les-Hauts. C’est celle où vit Jeannie et ses six enfants. Depuis jeudi, la pluie s’abat sur les hauteurs de l’ouest de l’île. La maison sans toit a été inondée, les matelas sont imbibés d’eau. Pendant la nuit, la famille n’a pas eu d’autre choix que d’avoir eu recours au système D afin de pouvoir dormir au sec : installer des lits de fortune à même le sol de la salle de bain.
Des conditions précaires, voire même dangereuses. La famille a dû couper le courant afin d’éviter tout risque d’électrocution. Une situation délicate. Jeannie, bénéficiaire du revenu de solidarité active (RSA) depuis des années, n’a pas été en mesure de payer le loyer de l’habitation de janvier.
"Ma pas pu paye le propriétaire, 274 euros. Et c’est là qu’on a commencé à se disputer", confie la mère de famille.
Mais la situation loin de s’améliorer, va en se dégradant. Jeudi matin, aux alentours de 6h30, "on a entendu un gros bruit. Tout le monde la sorti dehors, et on a vu que quelqu’un commençait à découper les tôles à coup de débardeuse".
Dans cette affaire, deux camps s’affrontent. Au 1er janvier, Jeannie reçoit un courrier du propriétaire. À l’intérieur il se plaint de plusieurs loyers impayés. Et, qu’en conséquence, elle a un mois pour quitter les lieux. Mais la mère de famille refuse de partir, son bail courant jusqu’en novembre 2018.
Le propriétaire avait-il le droit d’enlever le toit de l’habitation ? Pour Érick Fontaine, administrateur de la Confédération nationale du logement (CNL), répond pas la négative.
"Cela peut être considéré comme une violation de domicile. Il est entré chez le locataire sans son autorisation. Et en plus dégrade l’habitation".
Une proposition de relogement a été faite à la famille, mais Jeannie ne compte pas quitter les lieux. Sollicité à plusieurs reprises, le propriétaire a refusé toute interview. Jeannie et ses six enfants ont passé vendredi soir leur deuxième nuit sans toit.