1 femme sur 6 victime régulière de violences. 4 femmes tuées par leur conjoint depuis le début de l’année. Les chiffres alarmants ne manquent pas à La Réunion, pour illustrer ce fléau. Les États Généraux des violences faites aux femmes ont debuté ce matin. Près de 700 personnes y ont assisté à Sainte-Marie.
"Au début je ne faisais pas attention. Mais après, à la longue, je me disais qu’il y avait un petit souci, pourquoi monsieur tenait de tels propos. Et un jour il est passé à l’acte."
Les mots d’Indira, des milliers de Réunionnaises auraient pu les prononcer. Les insultes, la dévalorisation permanente, les coups puis la culpabilisation... Presque toutes les femmes battues racontent la même histoire. Et pourtant, chacune d’entre elles se sente seule au monde.
"Il y avait une année même où j’ai flanché et tout lâché, parce que je me sentais un peu perdue."
Pour Nadine Caroupanin, déléguée régionale aux droits des femmes, "c’est malheureusement encore tabou. Les femmes ont parfois pas confiance aux institutions et aux partenaires publics. Et aussi parce que faits sont banalisés, et que l’on considère que c’est chose courante et normale que de se faire battre par son mari".
Organisés aujourd’hui et demain, les États Généraux des violences faites aux femmes vise à donner la parole à celles qui souffrent trop souvent en silence.
Et lorsqu’elles s’expriment, ce sont des mots forts, et qui sont un premier pas vers une vie nouvelle.
Sylvie Leroux, présidente de l’association Chancégal de souligner. "Ce ne sont pas elles les coupables, mais les personnes qui leur font subir les violences".
Laurent Zuchowicz, procureur de la République de Saint-Pierre, d’insister sur les possibilités d’agir. "Il y a des solutions, réelles, concrètes qui existent. Reste à dénoncer ces faits. Il faut oser franchir le cap de sa peur".