Ce vendredi, Théophane Narayanin - l’un des actionnaires de la compagnie aérienne Air Austral- s’insurge contre les "dérives extravagantes" de la compagnie régionale. Il n’exclut pas de porter plainte pour "abus de bien sociaux et trafic d’influence" contre Marie-Joseph Malé, le président du Directoire d’Air Austral.
Ce vendredi matin, Théophane Narayanin - actionnaire de la compagnie aérienne Air Austral et ancien membre du Conseil de Surveillance d’Air Austral et de la Sematra - , a organisé une conférence de presse au bureau de Sainte-Marie.
Il pointe du doigt les "dérives" qu’il juge "extravagantes" de la compagnie Air Austral.
"J’entends m’insurger contre les dérives extravagantes"
Pour Théophane Narayanin, la compagnie aérienne a réalisé des "dépenses inutiles" : le changement de logo pour 1 200 000 euros, le "voyage de complaisance" pour certaines personnes vers Seattle, l’achat de deux nouveaux Boeing 787-8 qui semblent avoir "mauvaise réputation" selon les spécialistes de l’aéronautique.
L’actionnaire estime notamment que les 40 000 000 euros d’acompte à Airbus pour l’achat du Boeing A-380 sont "perdus à tout jamais".
Le président de la société R’Finances compte par ailleurs faire entendre sa voix d’actionnaire en s’insurgeant contre les "dérives extravagantes de la compagnie Air Austral" et agit "au nom de la transparence, du respect, et dans le cadre de la communication aux citoyens" en exprimant son point de vue sur la compagnie.
Théophane Narayanin conteste également le "prix prohibitif des billets dépassant le cap de l’exagération" qui empêche les Réunionnais de "profiter de cette compagnie".
L’autre objectif de sa conférence était donc d’"apporter des corrections à la gestion hasardeuse de la compagnie".
Polémique autour des personnes présentes à Seattle pour les Boeing 787-8
Le déplacement d’un petit nombre de personnes dans les usines de Boeing à Seattle avait suscité de nombreuses polémiques.
Pour rappel, Thierry Robert avait manifesté son mécontentement. Le 23 mai dernier, le député-maire et conseiller régional de l’opposition avait relancé la polémique sur le coût et l’intérêt de ce déplacement. 9 questions avaient été adressées par courrier à l’intention du président de Région et de la Sematra, Didier Robert.
Didier Robert avait par ailleurs répondu que cela lui paraissait "normal que les élus puissent être présents au nom des Réunionnais pour un moment de fierté."
Aujourd’hui, c’est donc à Théophane Narayanin de s’exprimer sur cette controverse : "on pourrait comprendre la présence de certains administrateurs, des membres du personnel à la réception de ces avions, mais cautionner des dépenses en vol surclassés, des frais d’hôtel et de restaurant, équivaut à près de 10 000 euros de dépenses par tête, qui aurait pu être investis plus judicieusement".
Il s’interroge aussi quant à la présence de certaines personnes lors du voyage vers Seattle : Vivianne Malet et Lionel Montocchio - directeur de la Direction de la Sécurité de l’Aviation Civile Océan Indien (DSAC OI) - dont les coûts de déplacement "aurait dû être supportés logiquement par son Ministère de tutelle et non par des investisseurs privés via la compagnie d’Air Austral".
La présence de Mohamed Ahmed, Directeur Général des Services (DGS) à la Région, est également remise en cause.
Théophane Narayanin est clair : "De manière à sauver ce qui reste, je continuerais à me battre pour réellement protéger l’intérêt des petits porteurs et dénoncer toute manoeuvre déloyale commises au détriment de la population et de nos investissements [...] je n’exclue pas l’hypothèse de déposer plainte pour abus de bien sociaux et trafic d’influence mais je n’hésiterai pas un moment à faire un procès à Air Austral".
Air Austral a réagit, par l’intermédiaire de la directrice de communication, Stéphanie Bégert. "Il est facile d’aller chercher des petits points de détail, pour faire en sorte que le message principal soit évacué. Et ce message est qu’aujourd’hui, Air Austral intègre dans sa flotte deux avions et se prépare à un nouveau développement. La compagnie se prépare également à proposer à sa clientèle réunionnaise, mahoraise, dans l’océan Indien, un produit complètement renouvelé. Et que nous sommes dans une nouvelle dynamique".