Déplorant une constante augmentation des agressions dont ils font l’objet, les sapeurs-pompiers, à travers le syndicat autonome du personnel du Sdis (Sapsis), demandent la mise en place d’un plan visant à la reconnaissance de l’existence de "zones sensibles" dans l’île.
Un parpaing projeté contre un véhicule de pompiers en intervention
Michel Mani, président du syndicat autonome du personnel du service départemental d’incendie et de secours (Sapsdis) ne décolère pas. Et pour cause.
"Samedi soir, alors que des collègues interviennent près de Cité Fayard, à Saint-André, un parpaing est lancé en leur direction. Le projectile a fini sa course à l’intérieur du véhicule, en brisant la vitre arrière. Fort heureusement, il n’y a pas eu de blessés, mais ils ont été très choqués".
Conséquence directe, le président du syndicat souligne que le lendemain, les hommes du feu ne sont pas intervenus sur des feux de poubelles.
"Les politiques et les maires doivent prendre leurs responsabilités"
Pour lui, ces actes ne sont pas isolés. Il rappelle la longue série d’incidents dont ont été victimes les pompiers, comme lorsqu’ils ont décidé de faire grève au Port, après un énième acte d’incivilité.
Loin de vouloir stigmatiser tel ou tel quartier ou commune, Michel Mani met en avant la nécessité de mettre tout en oeuvre afin de permettre la poursuite des interventions dans les meilleures conditions de sécurité possible. "Même si le risque zéro n’existe pas, nous demandons simplement aux politiques, et en premier lieu les maires, de prendre leurs responsabilités, en permettant la réalisation d’une cartographie définissant l’existence de zones sensibles, en concertation avec le préfet".
"Ne pas attendre un blessé grave pour agir"
En clair, le syndicat souhaite que les pompiers soient accompagnés par les forces de l’ordre, lorsqu’ils se rendent dans ces zones difficiles, voire même de non droit pour certaines”.
Michel Mani de souligner sur le fait que ce dispositif existe déjà au niveau national, et ne comprend pas pourquoi ce n’est pas le cas à La Réunion. "La situation est déjà difficile avec des séquelles psychologiques. Certains collègues ont peur de se déplacer sur certains secteurs. Nous souhaitons prendre les devants, et ne pas attendre d’avoir un blessé grave pour réagir".