La prévention pour limiter les accidents, on la retrouve dans le BTP, mais également dans les métiers de la petite enfance où les accidents de travail et les arrêts maladies sont importants.
Fracture du coccyx à force d’être trop souvent assise par terre
Depuis plus de deux ans, Dyvia Ramdine s’occupe des enfants comme la prunelle de ses yeux. Elle est animatrice en crèche. Passionnée, la jeune femme n’a pas percuté lorsqu’elle a commencé à ressentir des douleurs. Et, il y a un an et demi, trop souvent assise par terre, elle se fracture le coccyx.
"On doit dire oui, nous surveillons les enfants, ils sont assis par terre, ça les aide bien. Oui mais après, sur le long terme, il faut être avec eux, à leur hauteur, il faut les porter. Nous devons nous mettre au sol dix à 15 fois par jour. La table pour les repas est assez basse. Nous aussi nous devons nous asseoir sur de petites chaises", explique l’animatrice en crèche.
Douleur au dos, tendinite, fatigue liée au bruit, ou encore horaire atypique... les contraintes sont nombreuses et le taux d’arrêt maladie ou d’accident de travail est important.
"Avoir des locaux adaptés pour les adultes"
Veiller à la santé des salariés c’est aussi veiller à la santé des enfants. Selon Mathilde Allanet, responsable des ressources humaines (RRH) à Crèche & Go, un kinésithérapeute vient régulièrement sensibiliser les équipes sur les postures à adopter.
"Nous essayons d’anticiper et de compenser par le biais d’un planning horaire, ou par le biais d’équipes qui sont soutenues une animatrice volante notamment. Mais également avoir des locaux pour les adultes qui sont adaptés, avec des meubles de transmission, ou de salles de change qui sont plutôt bien équipées".
"Conjuguer le bien-être du professionnel et de l’enfant"
Pour prévenir les risques professionnels, un dispositif, expérimenté depuis deux ans en Métropole, sera testé à La Réunion.
"Tous ces professionnels sont tournés vers l’enfant. Ce que nous voulons, c’est conjuguer le bien-être du professionnel avec celui de l’enfant. Par exemple, en connaissant le fonctionnement de mon corps humain, quelles sont ses limites, les atteintes potentielles. Pour qu’après, dans ma situation de travail, je sois capable d’apporter des solutions", expose Christine Babouillard, membre de l’équipe pédagogique nationale INRS – PRAP.
Cette formation fait partie de l’accord-cadre national signé pour la petite enfance signé par le ministre du Travail l’année dernière. D’une durée de trois ans, cet accord mobilisera jusqu’à 5 millions d’euros.