À Sainte-Rose, André Mamindy-Pajany tient une boutique d’objets lontan depuis plus de 45 ans. L’homme de 70 ans s’essouffle mais n’a encore trouvé personne pour prendre la relève. Une partie du patrimoine réunionnais menace de disparaître.
Objets religieux, jouets, outils, toupies lontan, tous un tas de produits se côtoie dans la boutique Coupoue à Sainte-Rose.
Cet établissement a vu le jour dans les années 1960. Elle devient la caverne des touristes lorsque André Mamindy-Pajany reprend l’affaire en 1970. Depuis, les clients viennent de toute l’île et certains de métropole dans l’espoir de trouver ces produits qui ne sont plus manufacturés. La boutique est même devenue une attraction touristique.
Objets lontans de plus ne plus rares
Pour les Réunionnais qui viennent rendre visite à la boutique, de nombreux objets ne peuvent être trouvés ailleurs. "Je vais donner une toupie ancienne à ma petite-fille. Elle a trois ans, mais c’est un petit jeu que je vais lui montrer, la petite toupie que l’on ne trouve plus !", explique une grand-mère.
Un autre client est là pour chercher une pièce en verre pour une des rares lampes à pétrole encore utilisées à La Réunion : "Ailleurs, on ne trouve pas. Si cette boutique venait à disparaître, ça ferait un vide, on perdrait une partie de notre patrimoine."
Pas de relève à l’horizon
Même André Mamindy-Pajany réfléchit à l’avenir et à 70 ans, il pense à devoir quitter son poste. Même s’il compte bien tenir "La caverne aux touristes" pendant encore quelques années, l’homme a dû mal à trouver un remplaçant.
"Du moment que je gagne une faible retraite - 98 euros par mois - je suis obliger de continuer. Pour encore deux ou trois ans, si possible. Je tiens encore", explique André Mamindy-Pajany. Sa caverne d’Ali Baba est en effet sa source de revenus principale. Le chiffre d’affaire est évalué à environ 3 000 euros par mois.
Mais l’homme concède que les journées sont longues : "Je fais tout là-dedans. Je fais le nettoyage, les achats, la comptabilité."