Poursuivant leur mouvement de contestation de la réforme de l’aide juridictionnelle prévue dans la loi de finances de 2016, une soixantaine d’avocats manifestaient ce lundi 26 octobre au barreau de Saint-Denis.
La mobilisation des avocats ne faiblit pas. À l’instar de leurs homologues métropolitains, une soixantaine d’entre eux étaient en grève ce lundi matin au barreau de Saint-Denis. Leur crainte : "Une justice à deux vitesses".
Leur grève porte en effet sur la loi de finances pour 2016, et plus précisément sur l’article 15 qui prévoit une réforme de l’aide juridictionnelle (AJ). Cette aide, qui assure la défense gratuite des justiciables grâce à la rémunération de leurs avocats par l’État - , coûte de plus en plus cher sans que, en face, les ressources prévues suffisent à pérenniser son financement.
Une affaire de viol était prévue aux Assises aujourd’hui. Une affaire assez complexe qui date de 5 ans, l’accusé est libre sous contrôle judiciaire, et la victime présumée n’était pas là, mais en Métropole.
Les avocats ainsi que le bâtonnier ont demandé le renvoi de l’affaire, car le rôle du tribunal est plein jusqu’en juin 2016. Ils ont demandé à ce que l’affaire soit repoussée à février 2017.
Un mouvement largement suivi en Métropole
Selon un communiqué du 23 octobre 2015 de la section régionale de Paris du Syndicat de la magistrature, la contestation de la réforme de l’aide juridictionnelle mobilise : "Plus de 140 barreaux sur 164 sont en grève !" soit un taux de 94 % de grévistes.
Le syndicat de la magistrature de souligner l’objectif de ce mouvement : "Ce qui est en jeu, ce n’est pas la richesse - souvent fantasmée - des avocats, mais la possibilité pour les moins riches d’avoir une défense digne de ce nom".