Pour remonter dans le temps, pas besoin de machine. Les gramounes sont des témoins précieux de cette Réunion lontan.
La vie d’autrefois racontée par nos gramounes
Séance question-réponse entre deux générations. Chez Nénène Thérèse Jean-Baptiste, dans les hauts de Saint-Paul. La vie d’autrefois et surtout les traditions culinaires, ont beaucoup évolué, selon la gramoune de 89 ans.
"Ben lontan, le ban marmailles y té mange un manioc, un patate, un songe. Maintenant zot i veut pu manger. Les familles y té tué cochon pour prépare la viande, fé boudin... Koméla n’a pu tout ça là."
Contrairement à aujourd’hui, pour se déplacer, il fallait obligatoirement marcher. Un mode de vie bien différent pour la vieille dame, qui travaillait à l’époque comme cantinière, dans une école éloignée de son domicile.
"Mi té tien un paquet de bois su la tête pour emmène en bas à l’école pour fé cui manzé. Aster, mi néna un salaire, mi boi mi mang, mi lé pu ler ek ça".
La communication est rompue
Roland, ancien docker de 72 ans, a lui aussi connu la vie lontan. Ce qui le frappe le plus, entre avant et maintenant, ce sont les nouvelles technologies. Selon lui, la communication est rompue au sein des familles.
"Ou l’a plus de conversation avec ces marmailles-là. Zot lé su zot tablette, lé là, y regarde même pas ou. Quand la télévision l’a commencé arriver, tout le monde l’a commence à avoir un poste de télé. Même les vieux parents, y regardent la télévision y raconte pu zot zistoir lontan", déplore-t-il.
Une vie d’avant qu’il regrette. Dans son jeune âge, il n’a pas eu besoin de diplôme pour avoir du travail. Aujourd’hui, la situation a bien évolué, et pas dans le bon sens selon Roland.