Les agriculteurs ont de plus en plus de mal à trouver des coupeurs de cannes. D’année en année, ces professionnels saisonniers sont moins nombreux dans les champs. La raison : L’augmentation des contrôles sur les exploitations et la suppression des prestations sociales des coupeurs non-déclarés.
Colette fait ce métier depuis 15 ans : pourtant cette année elle coupe ses cannes elle-même, seul son fils âgé de six ans l’aide pendant les vacances scolaires. Elle n’arrive pas à recruter un coupeur de cannes pour la saison.
"Aujourd’hui lé très difficile pou mwin parce que au départ sak lé bien c’est que mi na une partie machine, mais la surtout le problème c’est les ouvriers. Coupeur lé difficile à trouver, la preuve mi retrouve a mwin à couper moin tout seul. Mi pense que bana la un peu peut aussi, au niveau de la caisse, zot la peur zot i vien pas donc i fé que néna de chômage de plus en plus soit disant, zot la trop peur les charges" confie-t-elle.
Ces charges, les coupeurs doivent les payer s’ils sont contrôlés et qu’ils sont non déclarés. Ceux qui sont déclarés doivent de leur côté tirer un trait sur leur allocation quelques mois. De quoi faire peur les coupeurs qui doivent faire un choix sur la paye ou bien sur les allocations.
Colette rajoute : "C’est ça i fait court a zot un peu, puisqu’y permet a zot gagne un tite monnaie. Zot i aide a nou, dépanne a nou, en plus c’est pas grand chose. Si faut repayer sur sak zot i gagne si ça se trouve zot i doit paye plus que çat zot i gagne".
Pour les coupeurs de cannes déclarés et qui touchent des prestations sociales, leur faible revenu est suspendu le temps de leur travail saisonnier. Selon la Chambre d’Agriculture, cette situation ne motive pas les ouvriers.
"Il faudrait qu’on travaille, qu’on trouve une solution pour que les gens coupent leurs cannes comme depuis le temps longtemps. Et faciliter les paperasses et que la personne continue à toucher ses aides pendant qu’il continue à couper la canne. Parce que c’est pas avec la canne qu’ils vont gagner des milliers d’euros. Avec la canne ils subviennent juste à leurs besoins" explique Clarel Coindin le vice-président de la Chambre d’Agriculture.
Depuis le début de la campagne, Colette a déjà couper plus d’une centaine de tonnes de cannes, la moyenne d’âge des coupeurs est proche de 50 ans, les jeunes ont moins envie de s’orienter vers ce métier. La chambre d’agriculture demande à ce que des solutions soient trouvées afin que la situation s’améliore dans les années à venir.