Si les agriculteurs réunionnais ne se mobilisent pas comme leurs homologues métropolitains, ils ne sont pas moins confrontés à des difficultés, et s’inquiétent sur la pérennité de leur filière.
Sous le stand qu’il a dressé en bordure de sa parcelle, Harry Sadeyen fait son maximum pour écouler ses produits. Si la vente de fleurs reste sa priorité, il plante aussi des légumes comme du fenouil ou des aubergines. Pour survivre, l’agriculteur a dû diversifier sa production.
"Pou moin lé très difficile, il faut vraiment, comme di bana, être persévèrant, faut percute tous les jours. Il faut toujours rode un nouveau zafer pour essay faire. Il faut pas trop faire n’importe quoi. Parce que avec le petit trésorerie ou néna, si ou loupe un ou deux cultures. Ben un moment donné quand ou met out main dans out poche, elle n’a plus de fond aussi" illustre l’agriculteur.
À La Réunion, selon des chiffres de 2013, de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf), ce sont les quinquagénaires qui tiennent les exploitations. Les jeunes sont moins nombreux. Pour Harry Sadeyen, beaucoup d’entre eux sont dans le rouge, comme en Métropole, mais personne ne bouge.
"Ici nou lé un peu pareil aussi, seulement nous peut-être que nous revendique pas assez. Mi pense que n’a beaucoup de z’agriculteurs que lé bien embêtés. Lé regrettable que nous fé pas entendre à nous comme en Métropole", souligne-t-il.
Ces difficultés, l’agriculteur n’est pas le seul à y être confronté. Clarel Copindin Virama, éleveur de chèvres et également syndicaliste. Il est à l’écoute de ses camarades et connaît bien leurs préoccupations.
"Nou rencontre des difficultés surtout sur les paperasses, pour avoir les subventions et avoir notre dû. Parce que nous agriculteurs nous devons produire pour être payés".
Ces subventions sont primordiales selon lui, car la production passe aujourd’hui par des investissements de plus en plus conséquents.
Autre difficulté, mais cette fois soulevée par la Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion (CGPER) : l’importation qui ne subit aucune contrainte européenne.