Les hommes du GIPN à La Réunion ont achevé ce vendredi une formation intense aux techniques du Raid pour renforcer leurs compétences en négociation. Leur formateur a été au cœur de l’affaire Mohamed Merah en 2012.
Négocier avec les pires terroristes, des forcenés, ou des personnes suicidaires, est une technique qui ne laisse pas de place à l’improvisation. Depuis deux semaines, les policiers du Groupe intervention de la police nationale (GIPN) sont formés par un négociateur de l’unité d’élite Recherche, assistance, intervention, dissuasion (Raid). C’est celui qui a, pendant vingt heures, tenté de raisonner Mohamed Merah en mars 2012.
Lors de cet exercice, un homme au chômage vient de prendre en otage deux personnes de Pôle emploi. Après plusieurs heures de dialogue, la prise de contact avance positivement. Un premier otage est libéré.
Rémi Authebon, commandant du GIPN, nous dit quelles sont les qualités à avoir pour être un bon négociateur. "Des qualités d’écoute. Parce les personnes qui sont en crise et qui sont désespérées, que ce soit le suicidaire ou le forcené, sont des gens qui sont en manque de contact, isolés. Ils attendent déjà qu’on les écoute, et qu’on prenne en compte leur situation."
Quelques instants plus tard, la situation dégénère. Le forcené sera finalement maîtrisé.
Ce formateur et négociateur du Raid garde l’anonymat. Il risque sa vie en révélant son identité. En mars 2012, il était à l’autre bout du fil avec le tueur en scooter.
"Nous avons tout fait pour prendre Mohamed Merah vivant. Après, ce sont des décisions politiques qui sont prises, et au bout d’un moment on arrivait dans une impasse. Lui-même ayant décidé du type de fin qu’il aurait, et que ce serait une fin qui ne serait pas négociée".
À La Réunion, sur une dizaine d’interventions de ce genre, la moitié se terminent par une négociation réussie. Pour ces policiers, l’objectif est d’égaler les statistiques de leurs confrères métropolitains du Raid, qui réussissent les trois-quarts de leurs négociations, sans avoir recours à l’assaut.
