Ce lundi matin, la SAMU de La Réunion a présenté son projet de santé destiné au grand public. Il s’agit d’un "accompagnement à la formation de l’ensemble de la population réunionnaise voulant maîtriser les premiers gestes de l’urgence médicale pour sauver des vies". Le SAMU encourage les Réunionnais à connaître les gestes de 1ers secours.
« Les urgences à La Réunion : Pour sauver des vies… »
Ce projet a pour objectif d’accompagner ceux qui le souhaitent pour se former aux premiers gestes de l’urgence médicale. Le but ultime est de permettre au plus grand nombre de sauver des vies.
Cette action menée grâce au Centre d’Enseignement des Soins d’Urgence du SAMU de La Réunion passe par :
- "une présentation des procédures d’appel au SAMU par le numéro 15
- une formation initiale aux gestes de l’urgence vitale
- une connaissance des gestes d’urgence du quotidien face aux réalités locales de notre département
- Une sensibilisation et un accompagnement des réunionnais dans leurs activités quotidiennes potentiellement à risque".
Un objectif : apprendre les gestes qui sauvent
Les professionnels de la santé affirment que "sauver une vie ou prodiguer les premiers soins c’est l’affaire de tous".
La mort subite par arrêt cardiaque à La Réunion
"La mort subite par arrêt cardiaque est un problème majeur de santé publique, ici à La Réunion comme là-bas, en métropole… Sa survenue est brutale, à domicile, dans les lieux publics, ou dans le cadre professionnel. Tout se joue avant l’arrivée des secours médicalisés, dans les dix minutes qui suivent l’arrêt cardiaque. Cet arrêt cardiaque n’est pas forcément fatal".
Par conséquent : les chances de survie de la victime dépendent donc "des premiers témoins sur place, de leurs connaissances du secourisme et/ou de la proximité ou non d’un défibrillateur susceptible de sauver cette vie".
Quelques chiffres :
- plus de 60 000 morts subites par arrêt cardiaque en France.
- Presque 1000 morts par an de mort subite à La Réunion / une des premières causes de mortalité dans notre île.
- dans 70% des cas, la mort subite survient devant témoin.
- moins de 20 % des témoins maîtrisent les premiers gestes de premiers secours.
- 80% des victimes qui survivent à un arrêt cardiaque ont bénéficié de ces gestes simples pratiqués par le premier témoin.
"Lors d’un arrêt cardiaque, le cerveau souffre rapidement avec des risques de séquelles graves après 4 minutes sans gestes de secours" expliquent les professionnels. Et sans prise en charge spécialisée, "la survie est de l’ordre de 1 à 2 % ; elle est 4 à 5 fois plus élevée dans les pays où la population formée aux gestes qui sauvent et où les lieux publics sont équipés en défibrillateurs".
75% des français souhaiteraient se former aux gestes qui sauvent
"La formation du plus grand nombre au secourisme pourrait multiplier le taux de survie actuel par trois à court terme. Des centaines de vie seraient ainsi sauvées tous les ans à La Réunion".
Les noyades
"Les spécificités climatiques et géographiques de La Réunion favorisent, naturellement, la pratique des activités nautiques ainsi que des baignades en mer et en bassin… d’où la nécessaire sensibilisation du grand public au dispositif de sécurité mais aussi à la maîtrise des gestes qui sauvent en cas de noyade".
L’accident vasculaire cérébral et la douleur thoracique
"Un accident vasculaire cérébral (AVC), souvent encore appelé « attaque », survient lorsque la circulation sanguine vers ou dans le cerveau est interrompue par un vaisseau sanguin bouché (AVC ischémique), le plus fréquent ou un vaisseau sanguin rompu (AVC hémorragique), dans moins de 20% des cas".
Comment reconnaître un AVC ? "Certains signes, correspondant aux zones les plus fréquemment touchées, doivent y faire penser :
Une déformation de la bouche, ex : lorsque la personne sourit le sourire n’est pas symétrique.
Une faiblesse d’un côté du corps, bras ou jambe ex : lorsqu’on demande à la personne de lever les deux bras devant elle, l’un des bras ne peut être levé ou rester en hauteur, il retombe
Les troubles de la parole ex : lorsque le patient ne réussit pas à parler ou à comprendre les mots.
En cas de douleur dans la poitrine, il faut composer le 15, car, si cette douleur est liée à un infarctus du myocarde, la précocité de la prise en charge est déterminante pour le pronostic ultérieur et la survie de la personne secourue.
Les pathologies cardiaques dont l’infarctus du myocarde constituent la première cause de mortalité dans le monde. Elles sont fréquentes et graves.
Grâce à des traitements de plus en plus précoces et efficace, entrepris, avant même l’arrivée à l’hôpital, par les équipes des SAMU/SMUR, la mortalité précoce de ces infarctus a nettement reculé ces dernières années.
La population réunionnaise, à fort risque de diabète notamment, doit être sensibilisée à ce symptôme potentiellement grave et adopter la bonne attitude".
Le risque requin
Acteur de terrain du secours à La Réunion, le SAMU de La Réunion veut être le partenaire privilégié de la population en transmettant les bons réflexes à un public concerné, notamment face au risque requin qui est devenu aujourd’hui plus qu’hier une réalité préoccupante.
- 36 attaques de 1980 à 2011
- 6 attaques en 2012 et 2013
- 1 attaque en 2014 et 2015
"Une fatalité beaucoup plus importante (60%) durant la période avril-septembre correspondant à l’hiver austral. L’espèce de requin à l’origine de la majorité des attaques à La Réunion est soit le requin tigre, soit le requin bouledogue" détaille le SAMU.
"Sur les 26 attaques de requins non provoqués, 13 furent fatales (50%), dans 3 cas les corps ne furent jamais retrouvés. Seulement trois des attaques non fatales ne donnèrent suite à aucune blessure et 23 % ne nécessitèrent aucune chirurgie. Ces attaques sont classifiées comme étant du niveau 1 à 2 sur l’échelle du « Shark-Induced trauma (SIT) »".
Le SAMU 974 rappelle que la majorité des attaques a provoqué des blessures aux membres, dont deux ont nécessité une amputation (jambe et bras). "Du traitement de la plaie simple, à la pose du garrot, en considérant également la gestion du psycho traumatisme, le SAMU de La Réunion transmettra aux apprenants les gestes qui soignent, les gestes qui sauvent".
Les piqûres d’insectes et les poissons venimeux
Les piqûres d’insectes : "des cent pieds (scolopendre) aux mouches charbon, en passant par les guêpes et autres hyménoptères, beaucoup de réunionnais ont un jour été confronté à ces piqûres d’insectes".
La réaction locale est la plus fréquente. Elle ne nécessite que rarement une intervention médicale. Les réactions toxique et allergique représentent une urgence médicale pour lesquelles une hospitalisation est parfois indiquée. Le pronostic vital peut être engagé.
Agir, ne rien faire ou faire et agir en toute sécurité, un temps de formation sera dédié à l’approche de ces tracas du quotidien, que tout individu, parents ou non, se devrait de connaître.
Les poissons venimeux
"C’est souvent, de façon accidentelle, que la victime pose le pied sur un cône ou un poisson-pierre cachés à quelques centimètres de profondeur dans des rochers ou des récifs coralliens".
Le poisson-pierre est "une espèce dangereuse tout comme peuvent l’être les cônes mollusques potentiellement mortels et dont la douleur de la piqûre est particulièrement intense".
Attitude immédiate, gestes d’urgence, et transport des victimes sont des éléments essentiels que tout à chacun est capable d’appréhender, une fois formé.
Les vols longs courriers
"La Réunion, son peuplement, ses racines, son histoire sont liés aux migrations de population et au développement des moyens de transport des individus.
Si aujourd’hui les déplacements Réunion/Métropole, par exemple, paraissent plus aisés et sont empruntés, quotidiennement, par un grand nombre de nos concitoyens… il n’en est pas moins utile de savoir que le transport aérien induit des modifications physiologiques importantes (environnement atmosphérique, conditions internes à la cabine, degré d’hygrométrie…).
Ces modifications sont susceptibles : d’aggraver un état antérieur précaire chez un passager, de décompenser une pathologie préexistante, d’induire des comportements nouveaux chez l’individu.
Elles peuvent même être à l’origine de contre-indications au vol".
Préparer son voyage, gérer son anxiété, anticiper une aggravation de son état, différer un départ sont autant de points qui seront abordés par les formateurs du centre d’enseignement des soins d’urgence pour que voyager reste un plaisir.
Un objectif : voyager en conscience et en toute sérénité.
La montagne à La Réunion
Les professionnels du SAMU 974 rappellent que "les conditions de la montagne changent brutalement, la progression sûre nécessite un réel apprentissage et une vraie préparation de sa sortie, que ce soit d’un point de vue humain, matériel et logistique".
Les professionnels de la santé rappellent que "tout comme pour les sports aériens, les activités nautiques, la spéléologie, le canyon, l’alpinisme... la randonnée en montagne est une activité listée comme activité sportive à risque".
Les messages de prévention à ne pas négliger : "de définir au préalable son itinéraire et d’en informer les proches de s’équiper correctement, de se protéger du chaud ou du froid, de s’hydrater, de se nourrir, de gérer son rythme de progression selon sa condition physique, mais aussi de rester connecté via les téléphones mobiles ...".