Un an après le vote d’une résolution à l’Assemblée nationale, les enfants de la Creuse recherchent toujours une reconnaissance. Ils réclament des dédomagements financiers pour cet exil forcé. Trois d’entre eux ont pu rencontrer la ministre des Outre-mer hier, à Paris.
Il y a tout juste un an, l’Assemblée Nationale reconnaissait la déportation des enfants de la creuse, entre 1963 et 1982 et ce, par le vote d’une résolution.
Une première reconnaissance nationale, qui ne satisfait pas entièrement l’association Rasinn-Enler. Le président de cette association Jean-Philippe Jean-Marie estime aujourd’hui, qu’il faut aller encore plus loin.
Pour faire "avancer" des dossiers concrets - comme la prise en charge par l’Etat du retour au pays de certains anciens enfants déportés -, Jean-Philippe Jean-Marie a rencontré la ministre des Outre-mer mardi 17 février. A cette occasion, George Pau-Langevin a annoncé la création d’une commission historique pour retracer les origines des Enfants de la Creuse.
Il faudra plusieurs semaines pour mettre en place cette commission. Mais pour l’association, il ne faut plus trainer. Juridiquement, il n’est plus possible de demander réparation. L’affaire est prescrite.
Seule la bonne volonté de l’Etat pourrait permettre de répondre aux demandes de l’association, qui va continuer de suivre le dossier de près.
C’est en 1963 que l’histoire des Enfants de la Creuse a commencé : "l’histoire dramatique du transfert forcé des enfants mineurs ou orphelins (le plus souvent sans l’autorisation des parents directs ou indirects) ressentis aujourd’hui comme une véritable déportation par la population concernée".
Au total, 1615 enfants ont été “transférés” entre 1963 et 1983. "Ces individus devenus aujourd’hui adultes ont connu des moments traumatisants pour la plupart d’entre eux, vivant loin de leur île le déracinement, parfois des abus insupportables (violences physiques, psychologiques, suicides et même cas de viols ...)" rappelle l’association Rasinn Anler.