Les anti-Charlie continuent à faire parler d’eux. Plusieurs sites nationaux subissent depuis la semaine dernière des attaques de hackers. La Réunion n’y échappe pas. Cette nuit, c’est le site de la web TV de Saint-Joseph qui en a fait les frais.
Difficile à ce stade de déterminer s’il s’agit, à proprement parler d’une cyberattaque. Le site Saintjo.tv, qui héberge la web TV de la ville de Saint-Joseph a été la cible de hackers la nuit dernière. A la place de la page d’accueil, un message commençant par "Musulman et je ne suis pas Charlie".
La suite du texte est en anglais et dénonce avec virulence les caricatures de Mahomet publiées par l’hebdomadaire Charlie Hebdo. Le gouvernement y est également menacé. Pourquoi le site de Saint-Joseph ? La mairie avance l’hypothèse de représailles, suite à une vidéo de soutien à Charlie Hebdo publiée sur son site. La page d’accueil avait été changée le temps du deuil national.
Le pirate qui utilise le nom Matrix Dz, se revendique du groupe de hackers Arab Warriors Team. Une dizaine de piratages auraient été menés par ce groupe.
"L’attaque est relativement mineure, seule la page d’accueil a été attaquée", explique Dominique Leperlier, directeur informatique de la mairie de Saint-Joseph. Une attaque mineure qui choque les Saint-Josephois. "Je suis outrée, ce n’est pas normal de faire des choses comme ça", dénonce une habitante.
"Il y aura peut-être plus de tentatives"
Les élus évoquent une très mauvaise surprise ce matin. La web TV sera de nouveau opérationnelle et la vidéo relatant le soutien de la commune à Charlie Hebdo restera en ligne. "Il n’est pas du tout question qu’on laisse faire la censure. on doit au contraire s’unir et se souder pour défendre notre liberté d’expression, que ce soit à Paris ou à Saint-Joseph", affirme Inelda Baussillon. La sécurité du site sera par ailleurs renforcée.
Pour Stéphane Jaillet, gérant d’une société de sécurité informatique, il s’agit d’une attaque "globale". "On a constaté aussi au niveau national, plusieurs sites de mairies qui ont été attaqués", explique-t-il. Selon l’expert, "les pirates sont actifs en ce moment, il y aura peut-être plus de tentatives". Pour parer au risque, respecter "les règles basiques" : utiliser des mots de passe complexes, ne pas répondre à des questions sensibles. "On est normalement à l’abri sur les réseaux sociaux", ajoute Stéphane Jaillet.