Le secrétaire général de la CGTR, Max Banon, a exposé les méthodes douteuses de DFP Run, société de formation professionnelle. Son gérant est notamment accusé de harcèlement moral, dénigrement et licenciements abusifs.
"Les salariés de DFP RUN ne sont pas jetables !", dans un communiqué, Max Banon, secrétaire général de la CGTR Sud et les salariés de DFP Run (Développement Formation Professionnelle Réunion) ont pointé du doigt le fonctionnement de la société de formation professionnelle. Le représentant syndical accuse le gérant, Arnaud Fontaine, de non-application de la convention collective, rupture abusive des contrats, harcèlement moral, dénigrement et discrimination.
DFP Run est un organisme ayant des centres sur toute l’île. La société propose notamment des formations de niveau IV et V. Max Banon dénonce des prises en charge des stagiaires "bien souvent hasardeuses".
"Le Turn Over est la véritable clé de voûte de cette machine à subventions et à fonds publics où le salarié est traité comme un kleenex que l’on prend et que l’on jette afin de pallier à l’incompétence des dirigeants et où le stagiaire désarmé se contente « de pointer » en formation pour pouvoir être payé", pointe du doigt le secrétaire général de la CGTR Sud.
Une action a été engagée par le syndicat et des salariés. Plus de 20 personnes auraient quitté l’entreprise cette année. Le syndicat dénonce des licenciements abusifs et décrit des employés "soumis à la peur et la solitude". "Dans le poste dans lequel j’étais, j’ai osé dire non et parler au gérant des magouilles, j’ai subi de fortes pressions", raconte Audrey, une ancienne salariée.
Caméras dans les bureaux et espionnage informatique
Ce sont des méthodes "dignes des films policiers et dramatiques" qui seraient utilisées par le gérant, Arnaud Fontaine, selon les salariés : Installation de caméra dans les bureaux, récupérateur de frappes sur les ordinateurs professionnels, enregistrement audio de conversations et d’entretiens privés, embauche de détective privé, recherches minutieuses dans la vie des salariés, incitation aux faux témoignages.
Les salariés ont constitué des dossiers aux Prud’hommes et au pénal. Un rassemblement a eu lieu ce vendredi, en présence de la députée Huguette Bello. "Toute la formation a La Réunion, a besoin d’une mise à plat", a estimé la députée. Le gérant reste pour l’instant injoignable.