Thérèse Baillif, présidente du Collectif pour l’élimination des violences intrafamiliales, étaient l’invitée du Journal Télévisé d’Antenne Réunion et a à nouveau tiré la sonnette d’alarme à quelques jours de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
L’Union des femmes réunionnaises rappelait ce dimanche matin que la lutte contre les violences conjugales et les abus dont sont victimes les femmes sont encore très importants. Thérèse Baillif, présidente du Collectif pour l’élimination des violences intrafamiliales corrobore ces propos.
Elle explique qu’il y a une progression des plaintes, passant de 4 par jour à 5. "On a des questions à se poser", lance-t-elle. Commentant la baisse du nombre femmes tuées par leur conjoint, elle déplore : "il y a encore de la souffrance, des drames. Quand on tue quelqu’un, c’est définitif. Mais il y a des femmes qui souffrent quotidiennement."
Elle détaille ce qui définit la violence faite aux femmes : "Elle se reproduit, elle est là en permanence et elle s’installe. À la première gifle, il faut réagir. Ce n’est pas tout jeter. Mais il est important que les femmes ne se laissent pas faire."
Thérèse Baillif précise : "Aujourd’hui, la méconnaissance des deux partenaires fait qu’on ne sait pas ce que chacun pense. Principalement, il faut communiquer."
La présidente du Cevif rappelle que ces femmes victimes peuvent maintenant être mieux accompagnées : "Lorsque la violence s’est vraiment installée, il faut aller vers des professionnels. Il faut savoir écouter une femme qui est maltraitée, battue. Il y a des techniques, des moyens de le faire. Il y a des associations qui sont formées et peuvent être avec elles pour trouver la solution qui s’impose."
Au sujet du projet de loi visant à interdire la fessée, Thérèse Baillif donne son avis : "Il faudrait faire confiance aux parents et ne pas leur enlever complètement leur autorité. Souvent les parents disent qu’ils ne peuvent plus décider. Bien entendu, la maltraitance des enfants est une barbarie. Mais en même temps, légiférer de cette manière, va amener plus de confusion dans les familles."
Quant à la mise en place d’outils pour lutter contre la maltraitance et les violences familiales, elle assure : "Je pense qu’on ne peut pas attendre les chiffres pour mettre en place des dispositifs. Aujourd’hui, il y a urgence. Nous devons faire de la prévention avec les collégiens, les lycéens, les jeunes parents."