La Convention internationale des droits de l’enfant fêtait son 25ème anniversaire ce jeudi, l’occasion de voir comment ils ont évolué à La Réunion.
Les droits de l’enfant étaient inexistants avant l’abolition de l’esclavage. Ils apparaissent réellement en 1946 et prennent une part plus importante avec la départementalisation.
Les adultes d’aujourd’hui évoquent encore les sévices subis pendant leur enfance comme Jacqueline, une sexagénaire. À 6 mois, elle a été abandonnée par ses parents et ce sont ses grands-parents qui la prennent en charge. "Moi, je n’avais pas de droit, je n’avais pas le droit à la parole. On était obligés. La seule chose qu’on pouvait faire, c’était de jouer avec les autres enfants", raconte-t-elle. Pas de vacances, pas de sortie en famille et un unique jouet à Noël.
Jacqueline se rappelle d’une punition particulièrement marquante : "On a vu des pastèques qui étaient déjà par terre, on les a prises. Mon grand-père nous a puni. Il nous a mis à genoux sur du sel et avec une pierre sur la tête pendant une heure et demie."
Gilles Gérard, historien spécialiste de l’esclavage et de la famille évoque les conditions de l’époque : "L’enfant quand il naît est un esclave. Il n’appartient pas à ses parents mais au maître des esclaves. Jusqu’à l’âge de 14 ans, en et 1804 à partir de 7 ans, il va pouvoir être détaché de sa mère et vendu séparément"
En 1848, l’abolition de l’esclavage et le début de l’engagisme ne voit pas les conditions de vie des enfants s’améliorer. Dès 8 ans, des jeunes Africains arrivent seuls à La Réunion pour travailler. "On voit jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale des enfants qui travaillent dans les champs", ajoute l’historien.
Aujourd’hui, le combat continue pour faire respecter le droit des enfants et se concentre sur la maltraitance. En 2013, 4 400 alertes ont été recueillies par les services sociaux du département et 2 054 enfants ont été placés en famille d’accueil ou en foyer.