Elle accouche dans une chambre d’hôtel sans savoir qu’elle était enceinte. La panique de cette jeune fille de 17 ans qui a laissé son bébé à son compagnon hier soir et un père pris au dépourvu qui envisage un abandon. La mère aurait fait face à un déni de grossesse. Le professeur Peter Von Théobald décrypte les aspects de cette pathologie.
Déni de grossesse. Pour certains, le sujet laisse sceptique, pour d’autres il s’agit d’un phénomène inexplicable mais réel. Le professeur Peter Von Théobald était invité sur le plateau du 19h d’Antenne Réunion ce jeudi. L’expert livre des pistes d’explications, au lendemain de l’affaire du bébé qui a failli être abandonné à Saint-Leu parce que ses parents ont appris trop brutalement leur paternité.
Pour le Chef du service gynécologique-obstétrique au CHU Nord, "il y a deux formes de déni de grossesse". Le déni volontaire, est utilisé lorsque la mère tente sciemment de masquer son état. Lorsque la mère ne réalise pas qu’elle est enceinte, il s’agit d’une "maladie", une "véritable pathologie psychologique", explique le professeur Peter Von Théobald. "La patiente, sans en avoir conscience, se ment à elle-même et nie complètement l’existence de cette grossesse", poursuit le spécialiste.
Autrement dit, la patiente peut ne présenter aucun symptôme "parce que la grossesse n’est pas acceptée, n’est pas souhaitée ou leur paraît inconcevable", selon le gynécologue. Un état dans lequel elle entraîne ses proches.
Le déni de grossesse ne touche pas un public en particulier. "Ce ne sont pas forcément les gens les plus défavorisés, ça arrive fréquemment à des mineures mais également à des femmes qui ont déjà eu des enfants", nuance le professeur qui indique avoir vu des cas chez des femmes âgées de plus de 40 ans également.
Pour Peter Von Théobald, "il faut une analyse psychiatrique pour savoir si c’est un vrai déni de grossesse inconscient". Il conclut : "ce sont des personnes qui sont dans une détresse importante".