Le rapport sur les problématiques des prisons d’Outre-mer a été remis ce mardi à la Garde des Sceaux, Christiane Taubira. Le document dresse les mesures nécessaires à un meilleur fonctionnement. Si la situation se dégrade dans de nombreux territoires, La Réunion reste plutôt épargnée.
Un groupe de travail composé de parlementaires et des services de la chancellerie avait été installé par la Garde des Sceaux en septembre dernier. Le groupe de travail a rendu, mardi 8 juillet, son rapport à Chritiane Taubira.
Objectif du document : recenser et identifier les difficultés rencontrées dans les établissements pénitentiaires des différents territoires, aborder les problématiques communes et tenter d’apporter des réponses appropriées.
Politique pénale, population carcérale, activité et insertion, santé, fonctionnement des établissements, situation particulière des mineurs... autant de paramètres qui ont été pris en compte.
La situation dans les prisons d’Outre-mer s’est fortement dégradée. La maison d’arrêt de Mayotte enregistre un taux d’occupation de 158%. La population pénale se caractérise par un nombre important de personnes détenues étrangères en situation irrégulière en provenance des Comores, elles représentent environ la moitié des écroués.
Un territoire commun, des problématiques différentes
En Guadeloupe, dans la maison d’arrêt de Basse Terre, le taux d’occupation atteint 151,5%. Les conditions de détention y sont notamment vétustes et très dégradées. Une forte augmentation des violences entre détenus est par ailleurs constatée avec 80 incidents recensés en 2013.
En comparaison, la situation à La Réunion est loin d’être critique. Le centre pénitentiaire de Domenjod à Saint-Denis, l’établissement le plus récent de l’Outre-mer, "présente un taux d’occupation idéal". La prison enregistre un taux d’occupation de 92,8% au 1er janvier 2014.
Avec 86,6% de taux d’occupation, la prison du Port est également en situation favorable. Si une diminution des violences physiques est constatée, les violences verbales à l’encontre des personnels sont en augmentation.
La prison la plus vétuste de l’île, celle de Saint-Pierre, enregistre des problèmes de violences "marginaux". Le taux d’occupation atteignait 91,8% au 1er janvier 2014.
En complément des deux missions spécifiques lancées en Nouvelle-Calédonie en 2012 et en Martinique en 2013, le groupe de travail a formulé 43 propositions concrètes en matière immobilière et de ressources humaines notamment. La Garde des sceaux a par ailleurs salué la qualité des recommandations émises.
Le rapport complet consultable ici.