C’est une première mondiale, depuis une semaine, les scientifiques posent des capteurs pour déceler la moindre activitié au Piton de la Fournaise. 300 capteurs doivent être installés. Une centaine a déjà été posée par les équipes menée par Florent Bringuier.
Prévoir, voire prédire les éruptions volcaniques. C’est l’ambition de Florent Bringuier. Le physicien de l’institut des sciences de la Terre (ISTerre) à Grenoble déploie sur le terrain sa mission baptisée "Volcano Array".
Quelque 300 capteurs vont être installés dans la zone centrale d’activité du Piton de la Fournaise, autour du cratère. Une première mondiale. Ces capteurs, d’ordinaire utilisés dans le domaine pétrolier pour la recherche d’hydrocarbures, vont permettre de récolter des données à plus de 3km de profondeur. L’appareil, qui se présente comme un petit boîtier jaune d’un peu plus d’un kilo, est un concentré de technologie.
"La nouveauté avec ce type de capteurs, c’est qu’on peut les déployer en très très grand nombre", explique Florent Bringuier. Ces capteurs, qui sont des sismomètres standard, très onéreux, sont déployés aux Etats-Unis par la compagnie Fairfield, spécialiste de la prospection pétrolière à Houston.
Le physicien évoque une "collaboration très étroite" avec l’entreprise pétrolière qui offre l’opportunité d’installer des capteurs en grand nombre. Avec des capteurs traditionnels, la zone couverte par le projet Volcano Array aurait été beaucoup moins importante.
Florent Bringuier n’en est pas à son premier coup d’essai en matière de prévention et de prédiction des risques volcaniques. De 2009 à 2012, il a étudié les signaux du volcan. Pour sa nouvelle mission, il s’entoure des équipes de scientifiques de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise.
Des équipes qui bravent le vent, la pluie et le froid pour installer le matériel. Lorsque les capteurs ne peuvent pas être transportés sur le site par hélicoptère, à cause des aléas climatiques, la mission se fait à pied. "Les conditions météo sont très difficiles en ce moment sur le Piton de la Fournaise. Nous devons transporter à dos d’homme, plusieurs centaines de kilos de matériel", précise Florent Bringuier.
200 capteurs doivent encore être disposés. Une fois les 300 appareils installés, les équipes procéderont, pendant un mois, à l’enregistrement des données.