A La Réunion comme en métropole, les avocats se mobilisent ce jeudi pour défendre l’aide juridictionnelle accordée aux plus modestes. Une cinquantaine de robes noires étaient réunies à Saint-Denis.
De nombreuses affaires sont renvoyées dans toute la France ce jeudi, suite à la mobilisation des avocats. Un mouvement qui trouve également écho à La Réunion. Les avocats entrent en résistance. Ils contestent les arbitrages du gouvernement en ce qui concerne le financement de l’aide juridictionnelle.
Au parquet de Saint-Denis, une cinquantaine d’avocats étaient mobilisés ce jeudi pour défendre le dispositif mis en place pour les plus démunis. Ils dénoncent la volonté de l’Etat de diminuer les indemnités allouées aux robes noires lorsqu’elles défendent un bénéficiaire de l’aide juridictionnelle.
De taxes menacent également les cabinets d’avocats. Pour Me Robert Chicaud, l’Etat "trouve de l’argent là où il n’a pas à le prendre". Le représentant des avocats du barreau de Saint-Denis ajoute : "C’est comme si on demandait aux médecins de la Sécurité sociale, de combler le trou. Ça serait une situation qui ne serait pas acceptable."
Les mesures risquent surtout d’impacter les jeunes avocats. Me Sidonie Dusart, souligne "le mythe de l’avocat qui gagne énormément d’argent", toujours présent dans l’esprit des gens mais qui "n’est plus une réalité actuellement".
"Quand les jeunes avocats s’installent, il y en a beaucoup qui commencent à gagner le Smic, quand on déduit les charges du loyer du cabinet, les cotisations, les impôts...", déplore l’avocate.
L’aide juridictionnelle représente dans l’île près de trois millions d’euros. Quelques 3 000 missions sont menées auprès des personnes en difficulté. Les avocats souhaitent des propositions concrètes de la part du ministère de la Justice. Dans le cas contraire, ils menacent de durcir le mouvement.