En trois siècles, la forêt de la Grande Chaloupe a été détruite à 99%. En cause, la main de l’homme qui l’a exploitée. Depuis trois ans, le Parc national s’attèle à la recréer travers une opération de reboisement d’envergure.
Le travail se fait parcelle par parcelle. Benjoin, Bois de Senteur, Bois Mamzelle, Bois d’arnette... Toutes ces espèces emblématiques de La Réunion sont à nouveau plantées dans la forêt de la Grande Chaloupe à Saint-Paul.
"On est venu planter 90 000 plants, pieds de bois d’espèces indigènes", explique un agent du Parc national. Et s’il faut replanter, c’est que la situation est devenue critique. En trois siècles, près de 99% de la forêt semi-sèche de la Grande Chaloupe a disparu.
Les forêts ont été défrichées par l’homme pour l’installation d’activité, et notamment à l’époque, la plantation de caféiers. De nombreuses espèces ont ainsi été prélevées. Une surexploitation qui a causé l’extinction de plusieurs espèces végétales et animales.
Depuis trois ans, le Parc National se mobilise pour redonner à la forêt de la Grande Chaloupe, sa verdure d’antan. Des "espèces qui font vraiment partie du patrimoine réunionnais", sont ainsi réintroduites.
Des experts de l’océan Indien sont venus suivre le dispositif. Maurice, notamment, sauvegarde sa forêt depuis vingt ans. Une expertise que les acteurs locaux ne peuvent négliger. Les botanistes mauriciens ont livré quelques conseils aux Réunionnais.
L’île Soeur a commencé, il y a quelques années, à allier tourisme et développement durable. Les Mauriciens ont développé l’éco-tourisme. Tourisme dans lequel le touriste va venir "investir dans le projet de conservation", indique l’un des experts.
Pour le reboisement de la forêt de la Grande Chaloupe, les graines sont récoltées en priorité en milieu naturel. L’éco-type - la région d’origine de l’arbre - est ainsi respectée.
De nombreuses années de labeur sont encore nécessaires pour redonner à la forêt de 257 hectares son étendue initiale.