Selon les résultats de l’enquête emploi 2011 réalisée par l’Insee, le taux de chômage s’élève à 29,5% à la Réunion au deuxième trimestre 2011. Le chômage touche principalement les jeunes actifs qui se désengagent du marché du travail, indique l’institut.
Réalisée par l’Insee depuis 1993 dans les départements d’Outre-Mer, l’enquête annuelle sur l’emploi vise à mesurer le chômage et l’emploi dans un territoire selon les normes du BIT (Bureau International du travail). Selon la méthodologie appliquée, un chômeur est une personne en âge de travailler (plus de 15 ans), qui n’a pas travaillé au cours de la semaine de référence, qui est disponible pour travailler dans les deux semaines à suivre et qui a entrepris des démarches effectives de recherche d’emploi ou qui a trouvé un emploi commençant dans les trois mois. Pour mener son enquête trimestrielle, l’Insee interroge plus de 8600 personnes réparties sur l’ensemble de l’île.
Depuis le début de la crise, le chômage ne cesse d’augmenter dans le département, passant de 24,8% en 2008 à 29% en 2010, se maintenant à un niveau très élevé en 2011. Au deuxième trimestre de cette année, la Réunion compte 3000 chômeurs de plus qu’en 2010 avec 102 000 personnes sans activité et un taux de chômage de 29,5%.
Les femmes et les jeunes sont particulièrement touchés. L’écart se creuse encore entre hommes et femmes en 2011, 31,8% des femmes sont au chômage, contre 27,5% des hommes. Les jeunes subissent également de plein fouet la crise, 60% des actifs de 15 à 24 ans sont au chômage, soit 4,1% de plus qu’en 2010 et 8,8% de plus qu’en 2007. Plus nombreux à ne pas trouver de travail, les jeunes restent également plus longtemps en période d’inactivité. "Moins expérimentés que leurs aînés", les jeunes rencontrent plus de difficultés à se faire embaucher. Le vieil adage " dernier arrivé, premier sorti" joue également en leur défaveur en cas de licenciement économique. De plus, nombre d’entre eux sont en contrat précaire. Seulement 39% d’entre eux ont un CDI dans le secteur marchand.
Plus grave encore que ces chiffres, l’Insee note un désengagement des jeunes du marché du travail. Beaucoup semblent découragés. L’activité des moins de 35 ans baisse de 3,7 points chez les hommes et de 1 point chez les jeunes femmes.
Par ailleurs, la population en âge de travailler continue de croître, le nombre d’entrées dans le marché du travail étant supérieur à celui des sorties. Parallèlement, le taux d’activité des femmes, traditionnellement faible sur l’île, tend à rattraper le taux métropolitain pour atteindre 55,4% en 2011. C’est le taux d’activité des femmes âgées de 50 à 64 ans qui progresse le plus fortement, passant de 40 à 48%.