Le travail d’intérêt général, plus communément appelé TIG, est né il y a trente ans. Objectif : permettre à des auteurs de délits et d’infractions de réparer le préjudice causé en travaillant pour la société.
Créé en 1983, le travail d’intérêt général a depuis fait ses preuves. Ce dispositif de peine alternative à la prison se fixait un double objectif : réduire le phénomène de surpopulation carcérale et faciliter l’insertion professionnelle des détenus.
Trente ans après l’entrée en vigueur de cette mesure initiée par Robert Badinter, les acteurs de la Justice dressent le bilan. L’occasion de mettre en lumière les effets positifs et pointer du doigt ce qui ne va pas. En France, chaque année, 30 000 peines de TIG sont prononcées en moyenne.
Le travail d’intérêt général vise les prévenus punis par une contravention de 5e classe et condamnés à des peines d’emprisonnement pour des délits dits mineurs. Si le TIG aide effectivement au retour des détenus sur le marché de l’emploi, sa mise en oeuvre est parfois compliquée dans la mesure où certaines collectivités expriment leur réticence à accueillir d’anciens prévenus.
Condamnés à 210 heures de travaux d’intérêts général suite à des actes de violence pour l’un et à une conduite en état d’ivresse pour l’autre, Paul et Eric ont choisi de purger leur peine en effectuant des TIG pour la mairie de Saint-Paul.
Interrogés Eric explique qu’entre la prison et les TIG, le choix est vite fait : "je préfère effectuer ces heures de travail au bénéfice de la société et voir mes enfants. Certaines personnes condamnées pour vol par exemple ne recommencent plus après avoir fait des TIG. En ce qui me concerne, depuis que j’ai commencé les travaux d’intérêt général, je ne bois plus".
La durée des TIG peut varier de 20 à 120 heures et s’étendre sur une période d’un an. David, qui est encadrant au service environnement de la municipalité de Saint-Paul, a vu passer pas moins de trente prévenus durant ces dernières années.
En 2012, près de 400 prévenus ont effectué un travail d’intérêt général. Le taux de récidive atteint moins de 5% dans cette catégorie.