Face au nombre élevé de piétons victimes d’accidents de la route à La Réunion, la Sécurité routière exhorte à la prudence
Depuis le début de l’année 2012, 20 piétons ont perdu la vie sur les routes de La Réunion. Représentant près de 47 % des personnes tuées sur les voies de l’île, soit trois fois plus qu’en métropole, ces piétons forment donc une frange de la population très exposée aux dangers de la route.
La consommation de boissons alcoolisées, facteur qui accroît l’imprudence et le sentiment d’invulnérabilité, explique, en partie, les accidents mortels dont sont victimes ces piétons.
Hélène Rouland-Boyer, sous-préfète de Saint-Benoît et chargée de la sécurité routière, confirme : "Malheureusement, à La Réunion, beaucoup de piétons étaient en état d’ébriété au moment où ils ont été heurtés par un véhicule". "Par leur comportement, ajoute-t-elle, ils ont donc été responsables de leur propre décès." Avec les fêtes de fin d’année, l’abus d’alcool risque encore de s’amplifier.
La tradition de partage de la route à La Réunion explique également le nombre élevé d’accidents graves : en effet, les piétons s’y promènent sur tous les types de routes, y compris les 2X2 voies i.e. les voies à accès réglementé dont le Code de la route interdit pourtant formellement l’accès aux piétons et aux cyclistes. C’est même une infraction passible d’une amende de 11 euros, un montant dérisoire par rapport au prix d’une vie.
Stéphane Meyblum, commandant départemental de la sécurité routière, exhorte ainsi les piétons à emprunter la voie de circulation inverse par rapport à la voie de circulation normale d’un véhicule de façon à voir le véhicule qui arrive en face d’eux ; il rappelle aussi l’indispensabilité de porter la nuit des vêtements très visibles et une lampe torche.
Il va sans dire que le plan départemental d’action de sécurité routière 2013 ne concernera pas seulement les automobilistes ; il sera davantage axé sur la prévention pour les piétons qui ont souvent une part de responsabilité lors des accidents.
La Sécurité routière entend donc privilégier la prévention sur la répression.