Les écoutants du 115 ont une mission délicate. Recevant les appels d’urgence sociale, ils sont confrontés à des personnes fragilisées, menacées, victimes de sévices ou de violences et doivent au quotidien trouver les bons mots pour soulager les maux.
Parmi les appels reçus par le centre d’urgence social, plus d’un sur quatre concerne une violence sur un adulte. Dans une de ces conversations, une jeune femme explique qu’elle a été menacée par son concubin. Paniquée, elle veut quitter son domicile le plus rapidement possible. Conseiller, rassurer, aider : les missions des écoutants du 115 sont multiples.
Toutes les discussions se déroulent dans l’anonymat le plus total, afin de protéger les personnes qui appellent mais aussi l’interlocuteur. Au fil des heures, les appels au secours s’enchaînent. Après celui de cette femme victime de violences, un autre concerne un mari violent à l’attitude suspecte, rôdant autour d’un centre d’hébergement d’urgence. Lors de cet autre appel, une femme prend conscience que son compagnon lui fait subir des viols. Traumatisée, elle cherche à avoir des réponses et le 115 lui apporte une aide précieuse.
En 8 heures de permanence, l’écoutante, que l’on nommera Lise, recevra en totalité 11 appels. Un quart d’entre eux concerne des cas de violences conjugales. "Le premier conseil c’est vraiment le dépôt de plainte et après pour tout ce qui est accompagnement, cela relève du service social", détaille Lise.
Mais il y a un problème majeur dans la chaîne de la protection de la femme. Seules 118 places d’accueil sont disponibles sur l’ensemble de l’île, pour la totalité des situations d’exclusion. Une structure par ville au minimum serait nécessaire pour répondre à la demande, car fréquemment les personnes préfèrent subir que se déplacer dans un lieu d’urgence trop éloigné de leur domicile. L’année dernière, 1816 appels ont concernés des adultes victimes de violences.