La fécondation in vitro permet chaque année à plusieurs millions de couples de connaître les joies de la parentalité. A la Réunion, ce sont 250 bébés qui naissent à la suite d’une fécondation in vitro, chaque année. Si elle suppose une grande patience et des traitements parfois douloureux, la FIV, ainsi qu’on l’appelle plus communément, est porteuse d’espoir, parfois même du dernier espoir, pour de nombreux hommes et femmes déterminés à fonder une famille.
Tout commence par la récolte d’ovocytes dans l’ovaire de la future maman. Pour l’équipe médicale qui opère ce minutieux travail dans les locaux aménagés de la maternité, il s’agit d’extraire le maximum d’ovocytes pour avoir le plus d’embryons possible et maximiser ainsi les chances de fécondation.
Seules quinze minutes sont nécessaires pour réaliser cette étape. Les tubes contenant les prélèvements sont ensuite entreposés dans un espace à 37°. Cette condition doit être remplie afin de maintenir la qualité des tissus vivants que sont ces cellules sexuelles femelles. Après l’échantillonnage, les techniciens du laboratoire prennent le relais.
Les ovocytes sont de nouveau "nettoyés" pour être débarrassés des cellules qui les entourent. Quelques minutes d’attente et ils sont prêts à être fécondés. Pendant que les ovocytes de madame sont traités, les spermatozoïdes de monsieur subissent eux-aussi une inspection. Du sperme recueilli chez le concubin, les techniciens du laboratoire qui jouxte la maternité ne devront garder que les spermatozoïdes les plus "efficaces" . Ces étapes réalisées en amont sont déterminantes dans la réussite de la fécondation.
Les embryons replacés dans l’utérus de la patiente, la nature reprend ses droits. Pour Armelle et Mathias, l’issue de la fécondation in vitro a été heureuse. Le couple qui vit à Mayotte et a fait le déplacement spécialement pour l’opération a vu ses prières exaucées à l’arrivée du petit Gabin. Aujourd’hui, ils envisagent d’avoir une nouvelle fois recours à ce progrès de la médecine pour donner à leur fils un petit frère ou une petite soeur.
Le centre Bio Vie Réunion accueille des patients issus de toute la zone Océan Indien. Jean-Marie Verrougstraete est le spécialiste de la FIV dans l’île. Lui qui est à l’origine du centre Bio Vie a travaillé dans le service de Robert Edwards, nommé Prix Nobel de Médecine pour ses travaux sur la FIV. Pour Jean-Marie Verrougstraete, installé à la Réunion depuis plus de vingt ans, "c’est avant tout le fruit d’une équipe". Une équipe qui peut se féliciter de ses résultats. A la Réunion, 250 bébés éprouvettes viennent au monde chaque année et les progrès de la science dans ce domaine promettent une constante augmentation de ce taux de réussite.