Le constat dressé par l’Observatoire Régional de Santé révèle un grave problème de société à la Réunion. L’an dernier, plus de 4000 interruptions volontaires de grossesse ont été réalisées dans notre département. Ce qui inquiète tout particulièrement les professionnels de santé, c’est l’augmentation croissante du nombre d’IVG pratiquées sur des mineures.
Sur les 4177 IVG pratiquées l’an dernier, 12% d’entre elles concernaient des jeunes filles mineures, certaines n’ayant même pas atteint l’âge de 13 ans. D’autre part, les bulletins d’interruptions volontaires de grossesse recueillis par l’Observatoire Régional de Santé indiquent que 25% des IVG réalisées chez des mineures étaient des IVG tardives.
Ces chiffres - diffusés dans le dernier rapport de l’ORS- sont plus qu’alarmants dans la mesure où l’augmentation du nombre de cas de grossesses au sein des jeunes populations a littéralement explosé. Dans son rapport publié la semaine dernière, l’ORS pointe du doigt une situation qui s’aggrave. Malgré les nombreuses campagnes d’information et de sensibilisation menées dans les établissements scolaires, lors d’opérations ponctuelles et dans les établissements de santé, le recours à l’IVG reste très important.
A l’origine de cette situation, un problème de contraception forcément mais aussi et surtout, une éducation sexuelle inexistante. Les jeunes filles qui subissent ce type d’interventions médicales sont pour certaines en perte de valeurs et en situation de rupture avec leur famille et le milieu scolaire. Selon l’ORS, "plus de la moitié des femmes avec antécédent d’IVG est au chômage ou mère au foyer". L’Observatoire Régional précise également que "30 mineures ayant recours à une interruption volontaire de grossesse en 2010 avaient déjà subi une IVG"
Si la plupart des IVG pratiquées l’an dernier ont été réalisées par voie médicamenteuse, les autres ont nécessité un passage au bloc opératoire. La proportion d’IVG a augmenté de façon significative depuis 2006. Faut-il y voir une banalisation de cette démarche ? C’est la question que se posent les professionnels de santé confrontés chaque jour à ce problème de société.