D’ici un an de nombreux médicaments anti-douleur, en fait tous ceux associants le dextropropoxyphène au paracétamol seront retirés du marché. Particulièrement visés : le Di-Antalvic et ses génériques.
Suivant elle-même une recommandation de l’agence européenne des médicaments, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) recommande aux professionnels de la santé de ne plus prescrire des médicaments contenant du DXP, tels que le Di-Antalvic, à de nouveaux patients. L’agence prévoit de retirer ces médicaments, une quarantaine, sous délai d’un an.
En Suède et an Angleterre ces "analgésiques morphiniques mineurs" sont interdits depuis 2004, car certaines utilisations étaient devenues mortelles en cas de surdosage. En début d’année, des spécialistes réunis par la Food and Drug Administration américaine (FDA) se sont également prononcés pour leur retrait du marché américain. En France, une enquête entre 1995 et 2003 montre que les centres antipoison dénombraient 7 décès par an tandis que l’Angleterre et le Pays de Galles comptaient plus de 30O décès consécutifs à des doses non recommandées et la Suède, 200 décès par an. Frédéric La Rosace, pharmacien à Saint-Pierre, confirme qu’il y a d’abord un problème de dosage : "on était sur des catégories de gens qui, à un moment donné, par habitude et par rapport à la douleur qui est peut-être mal soignée dans sa globalité, finissaient par arriver sur des surdosages".
Utilisés en cas de douleur modérée ou sévère ces médicaments sont relativement courants, les Français étant les plus gros consommateurs européens avec 95% de la consommation soit plus de 7 millions de boîtes prescrites par an. Les patients consultés, eux, se disent prêts à changer d’habitudes : "un médicament ou un autre, moi, ça m’est égal, pourvu que cela soigne la douleur...".
Les professionnels de la santé on donc un an pour trouver une alternative pour les malades. Il s’agit de les remplacer par d’autres combinaisons médicamenteuses, comme l’explique le Dr Miroslava Nogès : "on va les orienter vers tous les antalgiques de palier 2, c’est à dire plus forts que le paracétamol tout seul ; ce sont souvent des associations, comme par exemple le paracétamol codéïné". Les patients sous traitement termineront celui-ci, mais il n’y aura pas de nouvelles prescriptions.
Pour autant il conviendra là aussi de respecter les ordonnances, car tout médicament utilisé à outrance produit des effets indésirables, voire mortels.