La fusion des centres hospitaliers du Sud et du Nord avec la création d’un CHU, programmée en janvier 2012, est loin de faire l’unanimité. Certains membres du personnel du GHSR (Groupe Hospitalier Sud Réunion) ont déposé un recours au tribunal administratif. Dénonçant des anomalies dans le vote, ils espèrent que leur protestation sera entendue.
Un imposant dossier sous le bras, un médecin et un syndicaliste du Groupe Hospitalier Sud Réunion marchent d’un pas décidé vers le tribunal administratif. Accompagnés de leur avocate, ils s’apprêtent à déposer un recours contre le projet de fusion des deux centres hospitaliers. "C’est une fusion qui a été faite dans la précipitation, surtout ce qui m’incombe c’est de savoir si je suis dans l’Etat français. Je ne voudrais pas être dans une république bananière, le tribunal va pouvoir me le dire", explique Jacques de Balmann, agent hospitalier.
Ce que remettent en cause ces membres du personnel : les délibérations du conseil de surveillance ayant eu lieu en fin juin dernier. Les plaignants estiment en effet qu’elles ont été entachées d’irrégularités.
Certaines décisions ont notamment été validées en l’absence d’un représentant du Conseil Général. "La commission médicale d’établissement dûment informée, en grande partie par mes soins, a voté contre cette fusion. Elle représente la fusion des énormes dettes de l’hôpital du Nord et les provisions du Sud qui se sont accumulées depuis 20 ans pour permettre de moderniser l’hôpital", estime Docteur José Guiserix, chef du pôle néphrologie du GHSR. Une fusion qui entraînerait un transfert de 95 millions d’euros.
Après un examen rigoureux des comptes, ils s’aperçoivent que l’hôpital Félix Guyon cumule trois fois plus de dettes que l’établissement du Sud et se trouve doté de 2 fois moins de provisions. Selon ces employés, la fusion consisterait donc à rééquilibrer les comptes de l’établissement du Nord, au détriment du budget de celui du Sud. Déterminés à se faire entendre, ces employés ont également l’intention d’attaquer l’arrêté de l’Agence Régionale de Santé (ARS). La fusion des hôpitaux, projetée à horizon janvier 2012, pourrait être compromise.