En moyenne, trois nouveaux cas de lèpre sont détectés chaque année à la Réunion. En 2012, 4 cas ont été confirmés sur l’île. Les autorités sanitaires estiment que "l’incidence est faible", tout en soulignant l’existence d’une transmission autochtone.
Selon l’Agence Régionale de la Santé (ARS-OI) : "la prévalence de la lèpre a largement diminué au niveau mondial au cours des dernières décennies grâce aux programmes d’accès gratuit et élargi aux polychimiothérapies mis en place par l’OMS".
Néanmoins, "cette pathologie reste endémique dans de nombreux pays – près de
219 000 nouveaux cas ont été notifiés en 2011, et notamment dans plusieurs îles de l’océan Indien".
Demain, la 60ème Journée Mondiale de la Lèpre permettra de rappeler à tous que la lèpre reste un problème de santé publique à travers le monde.
Description des cas de lèpre déclarés à la Réunion entre 2005 et 2012
En 2012, 4 nouveaux patients ont reçu un diagnostic de lèpre.
De 2005 à 2012 ; "24 patients répondant à la définition de cas ont été déclarés, soit 3 par an en moyenne. Sur l’ensemble de la période, l’incidence moyenne annuelle était de 3,7 cas pour 106 habitants, ce qui est largement en dessous du seuil fixé parl’OMS pour considérer la maladie comme endémique " précisent les autorités sanitaires.
Parmi les 24 patients déclarés au cours de la période, la moitié sont natifs de la Réunion où ils résidaient toujours au moment du diagnostic. "Les 12 autres patients résident hors de la Réunion, dans une zone où la pathologie est présente : aux Comores (6 malades), à Mayotte (5) et à Madagascar (1)".
Rappels sur la maladie
La lèpre est une maladie infectieuse chronique due au bacille Mycobacterium leprae. Faute de traitement, elle peut entraîner des lésions progressives et permanentes de la peau, des nerfs, des membres et des yeux. L’expression clinique de la maladie est très variée, rendant parfois son diagnostic clinique difficile. La confirmation biologique est réalisée par une recherche du bacille sur frottis du lobe de l’oreille.
L’incubation de la lèpre est généralement longue (de 2 à 10 ans) mais des durées plus courtes (6 mois) ou plus longues (jusqu’à 20 ans) ont été rapportées. La transmission est interhumaine et s’effectue principalement par inhalation des gouttelettes d’origine buccale ou nasale lors de contacts étroits et prolongés avec un sujet infecté et non
traité. Le traitement recommandé par l’OMS est la polychimiothérapie (PCT), une association de plusieurs antibiotiques. Ce traitement est efficace et permet d’éviter la transmission, un patient traité n’étant plus contagieux. L’éradication de la lèpre repose donc sur un dépistage et un traitement précoce de la maladie.
Définition de cas
Un cas de lèpre est défini comme un patient présentant au moins un des éléments suivants :
lésions cutanées hypopigmentées ou rougeâtres avec une nette perte de la sensation ;
atteinte des nerfs périphériques avec épaississement net et perte de la sensation ;
frottis dermique positif pour les bacilles acido-résistants ;
ET qui n’a pas encore terminé la durée complète d’un traitement.