Suite à l’épidémie de chikungunya qui a sévi sur le département en 2006, une étude a été réalisée afin de connaître avec précision les séquelles de ce virus. En ce sens, 273 patients ayant été atteints par "la maladie de l’homme courbé" en 2006 ont été examinés et ont dû répondre à plusieurs questions liées aux douleurs articulaires persistantes.
Trois ans après l’épidémie de chikungunya qui a sévi sur la Réunion, la DRASS (Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales), la Cire et l’Union Régionale des Médecins Libéraux de la Réunion (URMLR) se sont mobilisés afin de mettre en oeuvre une étude sur 273 patients qui avaient été atteints par le virus du chik en 2006.
Cette étude a permis de découvrir que "33,3% des personnes qui avaient le chikungunya en 2006 présentent des douleurs articulaires persistantes trois ans après les faits si l’on ne tient pas compte d’autres facteurs individuels de risques (âges, poids, dorsalgie...), les personnes ayant eu le chikungunya ont plus souvent des manifestations articulaires persistantes".
"Par contre, les facteurs associés à la persistance de manifestations articulaires, en tenant compte de l’ensemble des caractéristiques des personnes étaient âgés de plus de 48 ans, présentaient des antécédents de diabète et de dorsalgies et présentaient un IMC supérieur à 25".
En clair, le chikungunya n’est pas seul responsable des douleurs articulaires persistantes et d’autres pathologies doivent être pris en considération.
Cette enquête sanitaire révèle donc que les douleurs articulaires sont encore présentes chez de nombreux patients, même trois ans après l’épidémie de chikungunya mais malgré cela, il ne s’agit pas nécessairement des conséquences directes du chik car d’autres facteurs - pathologies - sont à prendre en considération.
Plus d’un patient sur deux âgé de plus de 18 ans a véritablement été atteint par la "maladie de l’homme courbé" et cette étude est donc indispensable.
De plus, le risque d’épidémie est toujours présent et le virus du chikungunya reste encore mal connu, d’où l’importance de telles enquêtes mises en oeuvre par les professionnels de la santé et les autorités sanitaires.
En 2005-2006, l’île de la Réunion a connu une épidémie de grande ampleur qui a touché tout l’océan indien. Et si les symptômes de cette maladie, dans sa phase aiguë, ont fait l’objet de nombreuses études, la possibilité d’une persistance à long terme de manifestations articulaires a jusqu’à présent été peu documentée.