Retour sur l’actualité de la semaine avec le vice-président du conseil général et maire de Saint Leu, Thierry Robert. Contre la suppression de postes au sein de l’Education Nationale, le conseiller général de Saint Leu affirme qu’il faut défendre la jeunesse.
Membre du Modem, Thierry Robert revient sur ses ennuis judiciaires mais également sur ses ambitions politiques, puisqu’il se dit déjà prêt pour s’engager dans la campagne des élections législatives de 2012.
L’actualité de la semaine a été marquée par la mobilisation des enseignants et des lycéens contre la suppression de 162 postes dans l’Académie de la Réunion dès la rentrée prochaine. En toile de fond de ces manifestations : l’inquiétude d’une détérioration des conditions d’apprentissage. Partagez-vous cette inquiétude ?
Thierry Robert : Bien évidemment et totalement. Il faut savoir qu’effectivement aujourd’hui la France va mal. Nous avons de gros problèmes financiers. Je crois que si nous devons faire des économies, il faut chercher des secteurs bien définis. La jeunesse, c’est l’avenir de la France, c’est l’avenir de la Réunion. Nous ne pouvons pas sacrifier notre jeunesse, uniquement dans le seul but de faire des économies. Je comprends évidemment la position de ces personnes.
Que pensez vous de ces suppressions de postes ?
Thierry Robert : Dans l’administration générale, à plusieurs reprises, même le gouvernement actuel avait dit qu’il fallait peut-être dans certains secteurs bien définis essayer de faire des économies. A mon avis, cela n’a pas été fait. On se tourne vers le secteur de l’éducation ; je pense que c’est un mauvais choix.
L’état prône des restrictions budgétaires dans tous les domaines. Est-ce nécessaire ?
Thierry Robert : Les restrictions concernent notamment le domaine des impôts, du Trésor Public. Je crois qu’il y a des économies à faire dans ce sens. Il y a aussi probablement des économies à faire. Prenons l’exemple de la TVA sur la restauration. Il y a eu un cadeau fait aux restaurateurs. Je les aime bien. C’est un secteur d’activité qu’il faut aussi aider. Mais y-a-t-il eu de vraies conséquences sur les prix pour ceux qui vont consommer ? Je ne le crois pas. Il y a un véritable manque de lucidité, de raison pour orienter différemment la politique actuelle. En tout cas, je le répète : l’éducation, on ne devrait pas y toucher.
Vous faites partie du modem, parti porté par François Bayrou qui a fait de la réduction du déficit public Sa priorité lors de la dernière campagne présidentielle ?
Thierry Robert : Exactement. Malheureusement, on s’aperçoit que sa voix n’a pas vraiment été entendue. Au lieu de voir une situation qui s’améliore, on a une situation en France qui se dégrade encore plus. J’entendais vendredi 17 février la Chambre Régionale des Comptes qui disait qu’il y avait de gros soucis et qu’il fallait rectifier le tir car nous allons droit dans un mur. C’est une réalité, il ne faut pas avoir la langue de bois. Nous rencontrons des difficultés, il faut prendre des mesures radicales pour essayer d’améliorer la situation.
Il y a quelques jours, une bien triste actualité a frappé la commune de Saint leu : la mort du petit Matthieu emporté par une vague à la Pointe au Sel. En tant que premier magistrat de la commune, vous sentez vous responsable ?
Thierry Robert : Nous nous sentons tous un peu responsables lorsqu’un tel drame se produit quelque part. Effectivement, en tant que Maire de Saint-Leu, je me sens aussi responsable puisqu’il y avait déjà eu un premier drame quinze jours auparavant.
Quelles mesures concrètes seront appliquées pour rappeler le danger que représente le littoral Saint-Leusien ?
Thierry Robert : Nous avons aujourd’hui pris des décisions un peu radicales. Tout d’abord, nous allons faire en sorte qu’il y ait davantage de visites de policiers municipaux. Nous allons également nous faire aider par la gendarmerie. De nouveaux panneaux seront installés, même s’il en existent déjà sur les sites dangereux. Nous allons également créer un nouveau poste de maître-nageur sauveteur à Saint-Leu. Cela nous permettra d’avoir deux plages surveillées sur la commune. Enfin, nous voulons faire réfléchir davantage la population qui s’aventure dans les endroits comme la Pointe au Sel. Dans ce sens, un arrêté municipal définira des zones bien précises où la baignade est interdite. Les contrevenants seront bien évidemment verbalisés.
Est ce que cela suffira à dissuader tous ceux qui souhaitent aller se baigner ?
Thierry Robert : Il faut aussi qu’il y ait un élan de responsabilité de chacun pour que ce genre de drame n’arrive plus.
En ce qui concerne vos ennuis judiciaires : on vous soupçonne d’avoir perçu de l’argent non déclaré à la Commission nationale des comptes de campagne lors des municipales de 2008. Où en est la procédure lancée contre vous ?
Thierry Robert : J’attends toujours la décision du Procureur de la République qui doit se prononcer sur cette affaire. Je rappelle quand même une chose : j’ai été convoqué à trois ou quatre reprises à la gendarmerie, toujours en qualité de témoin. Je n’ai jamais été mis en garde à vue. Cela montre bien qu’il s’agit d’un dossier très vide et très creux. Mais en politique, tous les coups sont permis. L’opposition joue son rôle.
Vous avez des personnes qui étaient proches de vous et qui ont confié aux enquêteurs avoir servi "d’intermédiaires" en collectant des enveloppes qui vous étaient destinées ?
Thierry Robert : Ces personnes n’ont jamais été très proches de moi. Ce sont des personnes qui ont toujours profité du système politique pour se faire une place, pour progresser dans la vie. Et aujourd’hui, du fait que j’ai voulu mettre de l’ordre, assainir un certain nombre de choses, ces personnes ne sont pas d’accord et veulent se venger, tout simplement. La population saint-leusienne a compris cela.
Vous faites aussi l’objet de deux autres plaintes pour prise illégale d’intérêt. Une de ces plaintes a donné lieu à une enquête préliminaire. L’enseigne Leclerc et Gam vert vont s’installer dans la Zac du Portai. Ce sont des enseignes pour lesquelles vous travaillez via vos sociétés de transport ?
Thierry Robert : Mon activité est celle de chef d’entreprise. Je l’étais avant d’être un homme politique. Ce qui me permet de vivre aujourd’hui ce ne sont pas les indemnités d’élu que je touche mais mes activités professionnelles. Il n’y a à aucun moment conflit d’intérêt. Je continuerai à défendre l’installation du Leclerc à Saint-Leu, car comme je l’ai dis en 2008, je vais ouvrir le commerce à la concurrence à Saint-Leu. Il y a une autre enseigne sur notre territoire, il y a deux autres magasins. Je pense qu’il faut absolument que les consommateurs puissent faire des économies. Donc je continuerai à défendre ce projet. Un élu de la commune de Saint-Leu est allé défendre ce dossier à Paris. Nous avons eu l’aval de la CNAC et je crois que nous sommes aujourd’hui sur la bonne voie pour que ce Leclerc se mette en place sur le territoire de Saint-Leu. Cela permettra de faire baisser les prix pour les consommateurs et de créer de l’emploi pour la jeunesse saint-leusienne.
Vous serez candidat aux prochaines législatives, pensez-vous pouvoir gagner sans le soutien de la Gauche ?
Thierry Robert : Je crois qu’il y a une volonté de ma part de m’engager dans les prochaines législatives de 2012. Quand vous êtes sur un vélo et que vous ne pédalez pas, vous tombez. Aujourd’hui, je suis en politique et si je veux continuer à exister, il faut que je me présente. Bien évidemment Je souhaite que la gauche ou la droite puisse venir me soutenir et apporter leur contribution pour ces élections. En tous cas, l’appel est lancé, j’attends qu’ils me sollicitent mais de toute façon, je les solliciterai.
Trois mandats : maire, conseiller général et député, lequel de ces mandats serez-vous prêt à abandonner ?
Thierry Robert : Je serai député-maire je pense, si Dieu le permet.
Retrouvez l’intégralité de cet entretien avec Thierry Robert dans la vidéo ci-jointe.