Dans cette carte blanche, le président du Parti Ridja (Rassemblement pour une Initiative de Développement avec une Jeunesse Avertie) - Saïd Larifou - interpelle directement au nom de l’union de l’opposition comorienne, le Président
du GACOD (Génération active contre la corruption et le détournement de fonds publics), une ONG basée en Suisse. Cet avocat bien connu à la Réunion veut dénoncer une « corruption de type mafieux » impliquant des dirigeants mais également le Groupe CGH ainsi que son président Bashar Kiwan.
"Monsieur le Président,
En ma qualité de Président du RIDJA, un mouvement politique de nationalité comorienne, et ancien candidat aux élections présidentielles aux Comores, je sollicite le concours de votre association pour nous aider à lutter contre la corruption qui s’installe sérieusement et en toute impunité, dans le paysage politico administratif des Comores.
Jusqu’à une date récente, la corruption se manifestait chez nous par une réaction de survie et correspondait plutôt à la corruption administrative quotidienne, dans les services publics dont la solution est à la portée des moyens juridiques et humains dont dispose notre pays.
Cependant, depuis 5 ans, la corruption aux Comores est devenue internationale, elle prend une forme particulièrement grave et préoccupante car elle se trouve désormais au cœur de la vie économique et politique du pays et implique des organisations et des personnes de nationalité étrangère dont l’identité est incertaine.
Elle a, de ce fait, pris la forme d’une corruption de type mafieux impliquant certains de nos dirigeants qui s’acquirent avec des soi-disant investisseurs qui, pour pouvoir blanchir des activités illicites, opèrent volontairement à perte dans les secteurs de l’hôtellerie, la presse, la télécommunication, les finances avec des flux financiers massifs et importants qui échappent au contrôle de l’Etat comorien, ce qui se traduit donc par une criminalisation du politique.
La vente massive et illégale par ces investisseurs de passeports comoriens dans des milieux et pays à risque sans le contrôle de l’Etat comorien est l’expression de l’anarchie qui prévaut au plus haut sommet de l’Etat Comorien.
Dans un tel contexte, ni la panoplie traditionnelle de la lutte anti-corruption, ni la création récente de la commission nationale indépendante de lutte contre la corruption, ne suffisent pas à éradiquer ce phénomène international tant le minimum d’ordre public et donc d’ETAT n’est pas assumé.
C’est pour ces raisons que notre mouvement sollicite votre concours pour nous aider à mener en toute objectivité et sérieux des enquêtes au niveau internationnal sur la légalité et la nature des acquisitions faites à l’étranger par les dirigeants comoriens et sur les investissements réalisés aux Comores par Monsieur BASHAR KIWAN et ses complices qui sont les principaux acteurs des opérations étrangères aux Comores.
Déjà, une enquête semble avoir été ouverte au Koweit sur les activités de Monsieur BASHAR KIWAN et il nous semble important de savoir s’il y aurait un rapprochement entre les faits qui lui sont reprochés au Koweit et les investissements à perte qu’il réalise aux Comores".
Me Said Larifou
Président du parti Ridja