La députée maire de Saint-Paul a adressé une lettre au président de la République Nicolas Sarkozy concernant la multiplication des attaques de requin. Pointant du doigt les conséquences économiques et touristiques de ces différentes attaques de requin sur l"île, Huguette Bello souligne l’urgence d’aider le secteur touristique à faire face à cette crise.
Cinq attaques, dont deux mortelles se sont produites à la Réunion en 2011. Mercredi dernier, c’est un kayakiste naviguant au large du Cap Lahoussaye qui a été pris pour cible par un requin tigre. Une dernière attaque qui "suscite beaucoup d’interrogations au sein de la communauté scientifique", souligne Huguette Bello.
La députée maire Huguette Bello a choisi d’attirer l’attention du chef de l’Etat sur la multiplication des attaques survenues depuis le début de l’année sur les côtes réunionnaises. Evoquant les difficultés économiques subies par les commerçants et les professionnels du tourisme, la députée maire juge "urgent" d’aider le secteur touristique en adoptant rapidement des mesures de soutien spécifiques.
Parallèlement, Huguette Bello appelle à identifier les solutions visant à sécuriser les "zones de baignade et accompagner les acteurs économiques", affirmant que ses services "s’efforcent de faire face de toutes ses forces à cette situation inédite et dramatique".
Voici dans son intégralité la lettre d’Huguette Bello à Nicolas Sarkozy :
Monsieur le Président de la République,
Depuis le début de l’année 2011, La Réunion a subi cinq attaques de requins dont deux mortelles au niveau du littoral de la commune de Saint-Paul. En raison de son caractère inhabituel, la dernière attaque, qui a eu lieu cette semaine, suscite beaucoup d’interrogations au sein de la conununauté scientifique.
Ces drames ont endeuillé des familles el durement touché les proches des victimes. La recrudescence des attaques provoque une profonde émotion chez les usagers de la mer et inquiète l’ensemble de la population réunionnaise. Elle n’est pas non plus sans conséquence pour le tourisme.
Face à cette situation, et en liaison constante avec les autorités locales, nous avons
entamé un travail approfondi qui s’articule autour de trois axes : études et connaissances scientifiques, information et prévention auprès des usagers, alerte et gestion opérationnelle.
Les études scientifiques vont être lancées ces jours-ci au niveau local afin d’identifier les causes qui sont à l’origine de ces attaques. II nous semble indispensable, dans cette phase, de pouvoir bénéficier des compétences des experts internationaux reconnus dans ce domaine.
Naturellement, ces attaques répétées ne sont pas sans incidence sur les activités
économiques de la station balnéaire. Les commerces situés à proximité souffrent d’un important déficit de clientèle et rencontrent d’ores et déjà de graves difficultés.
Qu’il s’agisse des entreprises de loisirs touristiques (dont certaines ont déjà mis la clé sous la polie), des commerçants ou encore des restaurateurs et des hôteliers, c’est l’ensemble du tissu économique de la zone balnéaire qui est frappé. Les marins-pêcheurs craignent également de subir durement les effets de cette situation.
Il est urgent d’aider le secteur touristique à faire face à cette crise en adoptant
rapidement des mesures de soutien spécifiques. En liaison avec la Chambre de commerce et de j’industrie, nous sommes en train de réaliser différentes actions susceptibles de contrebalancer les effets de cette crise. Mais le précédent du chikungunya, si dévastateur pour l’économie locale, nous rappelle qu’il faut agir fortement, et dès maintenant, si l’on veut éviter une dégradation irrémédiable du tissu économique.
Identifier les solutions visant à sécuriser, de manière optimale, les zones de baignade et accompagner les acteurs économiques pour les aider à surmonter cette épreuve, tel est le double objectif que nous poursuivons simultanément en liaison constante avec les autorités locales.
Je tiens à saluer la grande implication de Monsieur le Préfet de la Réunion ainsi que celle de ses collaborateurs dans la gestion, à nos côtés, de ce dossier complexe.
Nous faisons face, de toutes nos forces, à cette situation inédite et dramatique. Mais, pour disposer rapidement de la meilleure expertise scientifique internationale et éviter un effondrement de l’économie locale, il nous paraît indispensable que la solidarité nationale puisse aussi s’exercer.
La France est la deuxième puissance maritime mondiale. Son implication pour une étude toujours plus poussée des océans est reCOlUlUe. Nous souhaitons que cette crise soit l’occasion d’approfondir ses connaissances sur le milieu océanique.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l’expression de ma très haute considération."